Coopération militaire : Le groupe « Wagner » serait-il annoncé au Cameroun ?

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Yaoundé et Moscou viennent de procéder à la signature d’un nouvel accord de coopération militaire cinq ans après celui d’avril 2015. Un texte juridique qui intervient dans un contexte où la Russie est en pleine opération spéciale militaire en l’Ukraine et gagne progressivement du terrain en Afrique.

Les deux parties viennent de conclure à Moscou un accord de coopération militaire de 15 articles sur 13 pages. Le document a été signé le 12 avril 2022 entre le ministre Camerounais de la défense Joseph Beti Assomo et son homologue le Général d’armée S. K. CHOIGOU ; ministre de la Défense de la Fédération de Russie. Le document juridique a une durée de vie de cinq (05) ans et entre en vigueur trente (30) jours après la réception par voie diplomatique de la dernière notification écrite relative à l’accomplissement par les Parties des procédures internes requises. Sa signature intervient alors que la Russie est au-devant de la scène politico-médiatique depuis plusieurs mois avec l´opération spécialise de son armée en Ukraine.

Le présent Accord a pour objet de développer la coopération militaire entre les Forces Armées des Etats Parties à travers une dans le domaine militaire conformément à la législation. Concrètement, les Parties coopèrent dans les domaines de l’échange d’opinion et d’information en matière de politique de défense et de sécurité internationale, le développement des relations dans la formation conjointe et l’entraînement des troupes (des forces), de génie, d’enseignement militaire de médecine militaire, de topographie militaire, d’hydrographie militaire ; de sport et de la culture. L’accord prévoit aussi l’échange d’expérience de maintien de la paix et d’interaction dans les opérations de soutien à la paix sous l’égide de I ‘Organisation des Nations Unies, I ‘interaction dans les activités de recherche et de sauvetage en mer, dans les activités de lutte contre le terrorisme et la piraterie et d’autres domaines de coopération conformément aux conventions entre les Parties qui projettent des visites officielles des délégations et la participation ou présence en tant qu’observateurs dans des exercices militaires. Il y aura aussi des consultations entre experts militaires les enseignements théoriques et pratiques aux séminaires, aux conférences sur invitation des Parties. Instruction et formation des spécialistes militaires escales des navires de guerre et visites des aéronefs militaires sur invitation des Parties entre autres.
Par ailleurs, les deux parties s’engagent dans la mise en œuvre des activités conjointes dans le domaine militaire, l’organisation et la réalisation des événements sportifs et culturels, l’assistance médicale d’urgence en cas de maladies aiguës ou soudaines d’affections, d’aggravation des maladies chroniques et la protection de la propriété intellectuelle.
Il faut toutefois noter que le nouvel accord ne donne pas libre cours aux parties et ne les empêche pas de coopérer avec d’autres partenaires. C’est à ce titre que nous pouvons lire :« Les dispositions du présent Accord ne remettent pas en cause les droits et obligations de chaque Partie par rapport à d’autres accords internationaux dont ces Etats sont parties et ne peuvent en aucun cas être utilisées pour nuire aux intérêts, à la sécurité et à l’intégrité territoriale d’autres pays ».
L’instrument juridique que le Cameroun et la Russie viennent de conclure intervient après un autre signé le 15 avril 2015 qui prévoyait entre autres la livraison d’armements de matériels de guerre, d’une formation des cadres et de l’octroi d’aide militaire et technique. C’est donc une volonté du Cameroun qui a choisit de ne pas se prononcer lors du vote condamnant l’opération spéciale Russe en Ukraine, de se rapprocher davantage de cette puissance militaire mondiale déjà présente en République Centrafricaine voisine et dans d’autres pays africains tel le Mali.
Considérant la pression que subit Bamako depuis sa décision de coopérer militairement avec la Russie, l’on craint que Yaoundé vive à l’avenir de tels remous ou des accusations d’héberger les mercenaires russes du groupe « Wagner ». En attendant ce que cache l’avenir de la mise en œuvre de cet accord, précisons que le texte est automatiquement renouvelable pour une période suivante de cinq (05) ans, en l’absence de toute notification d’une Partie à l’autre, par écrit, de son intention d’y mettre fin, au moins six (06) mois avant l’expiration de la période initiale ou suivante de cinq (05) ans.

Yves Modeste Ngue

Akondanews.net

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