MALI : Le colonel Assimi Goïta décharge le président et le premier ministre de la transition de leurs « prérogatives »

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Dans un communiqué lu à la télévision nationale ORTM du Mali, le colonel Assimi Goïta annonce ce mardi 25 mai avoir déchargé le président et le premier ministre de la transition du Mali de leurs « prérogatives ». Arrêtés et toujours détenus dans le camp militaire de Kati, ces derniers sont accusés de tentative de  « sabotage » de la transition en cours dans ce pays.

Propulsé aux affaires depuis le 25 septembre 2020 suite au coup de force de l’armée contre l’ex président Ibrahim Boubacar Kéita en août 2020, Bah N’daw, ancien militaire et ministre de la défense malienne en 2014 a été évincé de son poste de président de la transition malienne par le colonel Assimi Goïta qui depuis 2020 est le vice président de la transition et le principal meneur du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), lequel a chassé du pouvoir l’ex président Ibrahim Boubacar Kéita en août 2020.

En effet, suite à la publication du nouveau gouvernement malien écartant successivement deux officiers proches de la junte militaire, notamment le colonel Modibo Koné, ex ministre de la sécurité et de la Protection Civile, remplacé par le Général Souleymane Doucouré  et le colonel Sadio Camara ex ministre de la défense, remplacé par le Général Mamadou Lamine Ballo au sein du nouveau gouvernement, les militaires conduits par le colonel Assimi Goïta ont mis aux arrêts dans l’après midi du lundi 24 mai le président de la transition au mali Bah N’daw et le premier ministre de la transition Moctar Ouane ainsi que des officiers supérieurs.

En réalité,  le colonel Assimi Goita « l’homme fort » du Mali reproche au président Bah N’daw et au premier ministre Moctar Ouane d’avoir formé un nouveau gouvernement de 25 membres sans qu’il ne soit impliqué au préalable, bien qu’il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays en pleine tourmente.

Assimi Goita

Ainsi donc, pour le colonel Assimi Goïta  « Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du président de la transition et du Premier ministre d’aller vers une violation de la charte de transition […], d’où une intention avérée de sabotage de la transition », a-t-il dit.

En fait, la charte dont fait allusion le nouvel homme fort du Mali rédigée par plusieurs officiers de l’armée malienne, notamment par des colonels reste le texte de référence de la transition censée ramener les civils au pouvoir après l’organisation des élections générales au bout de 18 mois.

 Justifiant donc son acte, le colonel Goïta dit s’être vu « dans l’obligation d’agir » et de « placer hors de leurs prérogatives le président et le Premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation ».

Il a aussi indiqué dans sa déclaration que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ».

Une mission du Médiateur des Etats ouest-africains Goodluck Jonathan est annoncé au Mali dans les prochaines heures, sans doute pour donner une chance à la diplomatie aux fins que le pouvoir revienne aux civils.

Toutefois, dans l’attente de l’arrivée de cette mission, le Mali reste plongé dans une crise inextricable et multiforme depuis des années avec en prisme le terrorisme qui tente de saper durablement les fondamentaux de sa stabilité et de son développement socio-économique de ce pays. .

Adingra OSSEI

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