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NIAMEY, le 25 Mai 2021 – Au Mali, à la suite de « l’arrestation et la détention » au camp militaire de Kati du Président de la Transition Bah N’Daw, du Premier Ministre Moctar Ouane, du Secrétaire général de la Présidence et d’autres personnes, le Vice-président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta vient de démettre de leurs fonctions le Président et le Premier Ministre de la Transition pour « violation » de la Charte de la Transition.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 25 mai 2021 en fin de matinée, celui qui a conduit le Coup d’Etat contre le Président Ibrahim Boubacar Keïta revient à la charge en accusant les deux chefs de l’Exécutif de la Transition de vouloir la saboter.
En effet, après avoir accusé le Gouvernement de Moctar OUANE d’incapacité à constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux, le communiqué du Colonel Assimi Goïta reproche également au Président et au Premier Ministre de la Transition d’avoir formé unilatéralement un nouveau gouvernement sans le concerter, alors que de par la Charte de la Transition, il a les prérogatives de la Défense et de la Sécurité.
« Une telle démarche témoigne d’une volonté manifeste du Président de la Transition et du Premier Ministre d’aller vers une violation de la Charte de la Transition, contrairement au serment prêté lors de son investiture le 25 septembre 2020 », pouvait-on lire dans le communiqué.
Et c’est « de par le serment prêté en même temps que le Président de la Transition et tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité », que le Vice-président de la Transition malienne a décidé de « décharger de leurs prérogatives » le Président et le Premier Ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation.
Le Vice-Président de la Transition, après avoir rassuré les Maliens de l’engagement indéfectible des Forces armées de défense et de sécurité à préserver l’intérêt supérieur du Peuple malien, a annoncé que le processus de Transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022.
La nouvelle tension au Mali, note-t-on, est née suite à la mise en place d’un nouveau Gouvernement par le Premier Ministre Moctar Ouane dans lequel les Colonels Sadio Gassama et Modibo Koné n’ont pas été reconduits respectivement à la Défense et à la Sécurité et la Protection civile, alors qu’ils figuraient parmi les principaux cerveaux du Coup d’Etat du 18 août 2020 contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita.
A la suite de l’arrestation et la détention du Président et du Premier Ministre de Transition, des appels à leur libération ont été lancés, notamment par la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), mais aussi par l’Union Africaine, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Européenne, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, qui ont tous condamné ces arrestations et demandé la libération sans condition préalable des personnes détenues.
KPM