MALI : Le président de la transition et son premier ministres aux mains des militaires à Kati

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Neuf mois après le coup de force contre l’ex président Ibrahim Boubacar Kéita, le Mali renoue avec la série des coups d’Etat du fait des soldats proches de l’ex-junte militaire qui ont arrêté et conduit à Kati le président de la transition malienne Bah N’diaw et son premier ministre Moctar Ouane.

En effet, dans l’attente d’une déclaration officielle des meneurs du coup de force en cours au Mali, force est d’admettre qu’il intervient après la publication du nouveau gouvernement rendu public ce lundi 24 mai 2021 et dans lequel des officiers supérieurs très proches de l’ex junte militaire ont été successivement écartés pour des raisons non encore élucidées.

Si a priori la question de la mise à l’écart des officiers proches de l’ex junte militaire dans le nouveau gouvernement reste la principale raison, d’autres sons de cloche font cas d’une divergence de point de vue concernant la question de la coopération militaire à établir ou à maintenir d’avec certaines puissances occidentales.

En fait pour le président de la transition malienne Bah N’diaw et son premier ministre Moctar Ouane, le Mali devrait continuer à maintenir la coopération militaire avec la France tandis que pour les colonels Modibo Koné et Souleymane Kéita récemment écartés du gouvernement, une coopération militaire avec la Russie devrait être de mise pour donner la chance au Mali de bénéficier des atouts d’une  coopération militaire multilatérale. Et, joignant l’acte à la parole, le colonel Sadio Gassama, ex-ministre de la défense et l’ex-ministre de l’intérieur le colonel Modibo Koné ont tous deux conclus des marchés d’équipements et de formation avec la Russie.

La mise donc en place du nouveau gouvernement malien qui écarte les deux officiers supérieurs vient une fois de plus mettre en lumière la difficile cohabitation entre les dirigeants civils de la transition et les militaires auteurs du coup d’Etat qui a évincé le président Ibrahim Boubacar Kéita qui entendent avoir une main-mise totale sur le processus de transition en cours au Mali.

Par ailleurs, plusieurs pays et puissances occidentales ainsi que l’ONU, la CEDEAO et l’UE ont vivement condamné le coup de force en cours au Mali et exigé à l’instar du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Gutteres la libération sans conditions du président de la transition malienne et de son premier ministre.  

Pour l’heure, les deux principaux acteurs de la transition malienne sont détenus dans le camp militaire de Kati et les supputations vont bon train quant à l’avenir de la transition politique devant aboutir à des élections libres, transparentes et démocratiques dans ce pays de l’Afrique de l’ouest déstabilisé en partie par des groupes terroristes qui entendent s’établir tout au long du golf de Guinée.  

Adingra OSSEI

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