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Malgré les multiples concertations entre les deux parties, les autorités gouvernementales maintiennent la suspension des activités de l’ONG à caractère humanitaire dans la région du Nord-Ouest. C’est certainement la bonne formule qui manque encore aux dirigeants de l’organisation Non Gouvernementale (ONG), Médecins Sans Frontières (MSF) pour convaincre le gouvernement du Cameroun quant à la reprise de ses activités dans la région du Nord-Ouest.
Depuis la suspension prononcée en fin d’année 2020, les responsables de MSF ont tout essayé sans succès pour regagner la confiance de Yaoundé. Dans cette mouvance, des concertations ont lieu depuis des mois à plusieurs niveaux de la République. Même le Directeur général de l’ONG, Paul Stephen Cornish a effectué une mission de travail au Cameroun dans l’optique de discuter avec les membres du gouvernement sur le sujet.
Il y a plusieurs mois, Médecins Sans Frontières a vu ses activités suspendues par les autorités Camerounaises dans la région du Nord-Ouest où elle est présente depuis 2018 à la suite de certaines informations collectées sur le terrain des opérations. La situation ou les faits reprochés à l’organisation semblent désagréables au point où le Cameroun a même refusé il y a quelques mois, de recevoir sur son sol, certains personnels de Médecins Sans Frontières.
Mais, pourquoi les tractations n’aboutissent pas à la levée de suspension ? Seuls les multiples Communiqués d’information publiés par l’ONG d’abord pour dénoncer cette attitude des autorités puis pour exiger la levée immédiate de la suspension sous prétexte de l’ampleur des besoins sanitaires dans les régions nous renseignent là dessus. Les autorités de la République sont restées silencieuses sur la question même si l’on apprend auprès de certaines sources bien introduites que l’organisation humanitaire connaît et refuse de respecter un certain nombre d’engagements pris à cet effet. Yaoundé se refuserait donc de se laisser duper ou convaincre par de simples demandes d’excuses, apprend-t-on.
Face à cette situation, le mis en cause qui est l’ONG a choisi une méthode communicationnelle qui ne rassure pas, de l’avis de plusieurs observateurs. Les sorties médiatiques, dont la dernière en date rejette les allégations de soutien à des groupes armés dans cette partie du pays. Dans un document, l’ONG humanitaire cible les médias locaux affirmant n’avoir jamais soutenu les combattants séparatistes, non plus facilité un quelconque transport d’armes ou de munitions.
Par ailleurs, MSF précise n’avoir fourni aucun appui logistique ou financier et revendique son droit de travailler avec toutes forces présentes dans le but d’assurer la sécurité de ses équipes, des patients et de garantir l’accès aux soins. Médecins Sans Frontières exerce au Cameroun depuis 35 ans et affiche plusieurs réalisations.
La crise en cours avec les autorités pousse à s’interroger sur la transparence de son action dans un contexte où les pouvoirs publics sont engagés à trouver des solutions endogènes à la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Face à une cabale des ONG internationales qui habituellement, accusent le Cameroun à tord ou à raison de bafouer les droits de l’homme dans le cadre de la gestion de cette crise, on peut comprendre la position de Yaoundé sur ce dossier qui risque d’envenimer à l’avenir, la relation entre les deux parties avec toutes les ramifications nécessaires.
Yves Modeste NGUE