Côte d’Ivoire : Le C.A.S.R.I dévoile la politique africaine de l’Allemagne après la guerre froide

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Le jeudi 30 mars dernier, s’est tenue à la Fondation Friedrich Naumann d’Abidjan, le café géopolitique du Centre africain d’Etudes stratégiques et de relations internationales (C.A.S.R.I), en présence d’un parterre de personnalités dont l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne Ingo Herbert.

Initiée par le C.A.S.R.I et la Société ivoirienne de géopolitique, le café géopolitique a réuni des politologues, des diplomates, journalistes et plusieurs étudiants autour du thème central : « La politique africaine de l’Allemagne après la guerre froide: Enjeux et perspectives. »

La conférence publique, sous la conduite du fondateur du C.A.S.R.I, le docteur Dodo Bohou a été animée par le docteur Marc Essis Boitagne en qualité de conférencier principal.

 » Quels sont les objectifs de l’Allemagne en Afrique, singulièrement en Côte d’Ivoire ?»,  » Que fait l’Allemagne en Côte d’Ivoire ? » A l’endroit des panelistes, telles ont été d’entrée les interrogations soulevées par N’dehi Magloire, directeur de la Fondation qui a abrité la conférence.

Pour sa part, le docteur Dodo Bohou a relevé que le C.A.S.R.I qui a pour ambition de favoriser les échanges intellectuelles, d’analyser les questions internationales à l’instar de certaines institutions comme l’ISIRIS en France, veut à travers le thème de la conférence mettre en lumière les actions de l’Allemagne en Afrique.

De gauche à droite Docteur DODO Bohou, Directeur Exécutif du C.A.S.R.I et INGO Herbert, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire

Quant à l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Ingo Herbert, l’Allemagne a depuis plusieurs années mis en place une ligne directrice de l’Afrique qui comporte au total cinq axes majeurs. » Promouvoir la paix, la sécurité la stabilité ; Assurer un développement économique durable, la croissance, la prospérité et l’emploi pour tous; Investir dans les perspectives des femmes et de la jeunesse africaine, piloter et gérer l’immigration, réduire les causes de départ, soutenir les réfugiés; Renforcer avec l’Afrique l’ordre international ; Approfondir les partenariats au niveau de la société civile » tels sont les principaux axes mis en exergue par son Excellence Ingo Herbert qui a reconnu l’importance du continent africain pour l’Europe et l’Allemagne et dénoncé l’absence de l’Afrique en Allemagne.

Poursuivant son allocution, Ingo Herbet a laissé entendre qu’  » il est de l’intérêt de l’Allemagne de saisir un partenariat avec l’Afrique ».

Pour le conférencier Marc Essis Boitagne  » la conférence de Berlin marque la période essentielle des relations entre l’Allemagne et l’Afrique et désormais l’Allemagne s’inscrit dans la promotion des droits humains, de la démocratie, contrairement à la politique allemande de l’époque de la guerre froide ».

Plus loin, il a indiqué que la politique africaine de l’Allemagne suit des programmes qui se répercutent sur les politiques publiques, la politique de gouvernance et d’axes programmatiques.

Les axes programmatiques de la politique africaine de l’Allemagne sont  » le renforcement de la coopération du développement, la promotion de la démocratie et des droits humains, la promotion de la bonne gouvernance, la consolidation de la paix et de la sécurité ; la promotion des échanges économiques et commerciaux ; la lutte contre la pauvreté, la protection de l’environnement, la lutte contre les pandémies ; la promotion du dialogue interculturel » dixit Marc Essis Boitagne.

Abordant les enjeux de la présence de l’Allemagne en Afrique, il a affirmé que l’Allemagne est en Afrique pour faire avancer ses intérêts géostratégiques et s’inscrit résolument dans les appuis d’initiatives au développement sur le continent africain.

Docteur Marc-Essis, conférencier du café géopolitique du C.A.S.R.I

Au titre des perspectives, Docteur Marc Essis Boitagne a exposé qu’il s’agira pour l’Allemagne de consolider son capital reputationnel dans l’opinion publique africaine, de procéder en tenant compte de l’évolution de la géopolitique actuelle pour mettre fin au paternalisme européo- centriste.

 » il faut que l’Allemagne se dissocie de la France qui continue d’avancer avec la théorie paternaliste en Afrique » a t-il enfin clamé, avant la poursuite des échanges entre le conférencier et l’auditoire présent au café géopolitique du CASRI et de la Société ivoirienne de géopolitique.

L’Allemagne présente en Côte d’Ivoire depuis plus de 60 ans aux travers plusieurs structures de coopération dont la Fondation Friedrich Naumann, encore appelée  » La maison de la liberté », pénètre en réalité le pré-carré français tout en évitant de « froisser » les rapports diplomatiques d’avec la France. Une telle assertion, développée par les participants, a emmèné le docteur Dodo Bohou à déclarer tout simplement que l’Allemagne pratique le « soft power ».

Notons que la tenue de cette énième conférence publique du C.A.S.R.I, traduit la ferme volonté de son directeur exécutif d’aborder toutes les grandes questions contemporaines aux fins d’aiguiser la réflexion des populations et des dirigeants aux analyses géopolitiques.

Akondanes.net

Adingra Ossei

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