Choix du président de l’Assemblée nationale au Rhdp, des candidatures en lice sous fond de discorde

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Abidjan le 21 mai 2022- Qui sera le prochain président de l’Assemblée nationale ? Si la question ne se pose pas au niveau des autres groupes parlementaires, Pdci-Rda, EDS-PPA CI, en revanche au Rhdp, c’est une réelle préoccupation. Elle se pose avec acuité au pouvoir. Plusieurs clans s’opposent au sein du parti présidentiel. L’on y dénombre au minimum six intentions de candidatures.

Il y a le vice-président Adama Bictogo qui selon ses partisans serait « le choix d’Alassane Ouattara » le président du Rhdp à qui reviendra le dernier mot pour le choix. Mais il y a aussi l’actuelle intérimaire la vice-présidente Aminata Tounkara l’épouse d’Adama Tounkara. Sans oublier Diawara Mamadou « le plus âgé des vice-présidents » préposé au poste mais malade et actuellement hors du pays pour des soins et qui pourrait revenir à tout moment. Anne Ouloto, Mamadou Sanogo, Kandia Camaka, aussi, selon des indiscrétions.

Tous ces cadres du Rhdp lorgnent le perchoir laissé vacant après le décès d’Amadou Soumahoro, la samedi 7 mai dernier. Prévue mi-mai, l’élection du successeur du défunt Amadou Soumahoro a été reportée à début juin. Pendant ce temps, le « tabouret » inoccupé suscite une guerre sourde entre les partisans d’Alassane Ouattara. Les militants du Rhdp ont été amenés à une véritable guerre de tranchée au siège de leur parti, Rue Lepic à Cocody, où une réunion a failli tourner au pugilat. On parle même de « guerre fratricide.» Face à ce désordre, Gilbert Koné Kafana le président exécutif du Rhdp est sorti de ses gongs. « Au Rhdp, il ne peut avoir qu’un seul candidat » a coupé sec Kafana. Mais lui aussi est soupçonné d’aiguillonner des candidatures pour placer son pion à la tête de l’institution. Le ministre et maire de Yopougon a dû taper du poing sur la table.

Koné Kafana sera-t-il écouté par les hautes cadres de son parti ? Toujours est-il que pour lui, le Rhdp ne peut pas s’offrir le luxe d’une guerre à une élection de petite échelle surtout que la grande bataille électorale profile à l’horizon et dans quelques mois les militants seront appelés à la mobilisation générale sur l’ensemble du territoire national. Ceux-ci ne décolèrent pas contre la direction du Rhdp et ils n’ont pas gardé longtemps leurs langues dans la bouche.

Adama Bictogo, député d’Agboville

La mission « d’implantation, de restructuration » entreprise du 5 au 15 mai par la direction du Rhdp sur l’ensemble du pays a été l’occasion pour ces militants de base de cracher leurs vérités. De bonnes sources, tous accusent les cadres de les avoir « oublié » après l’acquisition du Pouvoir et que ces derniers les traiteraient avec mépris. Pour revenir les solliciter et les courtiser pendant les campagnes électorales avec quelques t-shirts et quelques billets de banques. Dans leur colère les militants du Rhdp se disent « déçus » et ne seraient plus prêts à respecter « n’importe quelle consignes de vote ». C’est un tel contexte sulfureux qu’intervient l’élection du président de l’Assemblée nationale.

Certes, ici, leurs voix ne comptent pas, mais il se trouve que chacun a son candidat parmi les six putatifs pour succéder à Amadou Soumahoro. Aux dernières nouvelles, des négociations seraient engagées pour le retrait de la floraison de candidatures au profit d’un seul. Mais qui se désistera au profit de qui ? On n’en sait rien pour le moment, en dehors de quelques bruits de couloir selon lesquels Adama Bictogo serait le candidat du président du parti Alassane Ouattara.

Au Pdci-Rda pour qui le remplacement d’Amadou Soumahoro est non évènement, l’approche est différente, l’on y met de l’humanisme. Le président Henri Konan Bédié privilégie une attitude plutôt décente en cette douloureuse circonstance. Selon Brédoumy Soumaïla qui se confiait dans les colonnes du Nouveau Réveil, les consignes données par le président Bédié vont dans le sens du respect de la mémoire d’illustre disparu. « Les discussions sont en cours, c’est-à-dire la succession de l’ex-président de l’Assemblée nationale. Le président du parti nous a donné une orientation ferme qu’il a transmise au président du groupe parlementaire. Il lui a demandé de rentrer en négociation avec nos partenaires de l’opposition et avec le parti au pouvoir. Surtout que c’est une question de deuil et que la succession de quelqu’un qui est mort ne se fait pas comme un renouvellement complet. » A révélé le Porte-parole du Pdci-Rda Brédoumy Soumaïla.

Denzel Bereby

Akondanews.net

 

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