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Le Burkina Faso seul face à son malheur et à son destin? L’ONU demande plus de solidarité envers le pays et pour cause. En janvier 2015, après l’attaque du Journal Charlie Hebdo qui a fait 17 victimes, 56 chefs d’État de gouvernement et des responsables d’institutions internationales se sont déplacés à Paris pour participer à la marche républicaine contre le terrorisme.
Six chefs d’Etat africains ont pris part à cette marche qui a réuni 700 000 personnes: le Malien Ibrahim Boubacar Keïta, le Nigérien, Mahamadou Issoufou, le Sénégalais Macky Sall, le Béninois Thomas Boni Yayi, le Togolais Faure Gnassingbé, le Gabonais Ali Bongo. Après six années marquées par des attaques plus meurtrières les unes que les autres, de Yirgou en passant par des dizaines tueries, voici Solhan, un site d’orpaillage. Plus de 160 morts, enterrés dans des fosses communes. Et voici France 24 qui titre: URGENT #Burkina – Le ministre Français des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian sera à Ouagadougou cette semaine. Il vient pour faire quoi? Pour voir le niveau de détresse de leurs alliés? Quand le Burkina voulait acheter des armes pour se défendre grâce à un financement de l’Union Européenne, qui s’y est opposé? Et pourquoi ce n’est pas la Ministre de la Défense qui vient? Quelle est l’efficacité des troupes françaises installées à grand renfort de publicité dans notre pays? Que deviennent Barkhane et le G5 Sahel dont on parle depuis des années, et sous le patronage de la France? Un adage dit qu’il vaut mieux marcher seul que d’être mal accompagné.
L’échec du Burkina Faso face au terrorisme en matière de renseignement, d’équipements et de stratégie, c’est aussi l’échec de ses partenaires que sont la France et les Etats-Unis. Sans coresponsabilité, il vaut mieux que la France quitte le Burkina Faso en même temps que le Mali car la présence de la France est inutile. Elle sauvera ainsi sa face au Sahel en évitant son échec annoncé contre le terrorisme en rejetant toute la responsabilité sur les Etats. Comment de maillon fort et barrière contre l’avancée du terrorisme au Sahel, le Burkina Faso est-il devenu le maillon faible tout en accueillant maintenant des détachements de l’armée française sur son sol? Après les vols et survols suspects des zones rouges interdits par le CEMGA burkinabè, à quoi servent actuellement les détachements de l’armée française dans notre pays? Tout cela me fait penser au rôle de la France au Rwanda avant le génocide. L’opération Turquoise s’est terminée avec le génocide, ce qui veut dire que la présence de la France n’était pas nécessaire et a contribué a aggraver la situation au lieu de la résoudre. Macron est allé récemment s’humilier à Kigali en reconnaissant le tord de la France. S’il ne tenait qu’à moi, c’est Macron qui devrait venir à Ouaga, comme il l’a fait en 2017, et non Jean Yves le Drian. La France doit apprendre à tirer les leçons de ses erreurs en Afrique et non les reproduire. Que les burkinabè se rendent à l’évidence, avec ou sans la France, le Burkina Faso doit survivre. Quand à la solidarité des autres états africains, elle se fait aussi rare car chacun craint de convoquer le diable dans sa maison. Pour ce qui est de l’ONU, il y a longtemps qu’elle est devenue impuissante et manipulable