Afrique :LA LEÇON QUI NOUS VIENT DU NIGER…

Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...

Le président Bazoum  appelle la Société Civile Nigérienne à le critiquer et à dénoncer les éventuels dérapages de son régime afin d’améliorer la gouvernance du pays…

Mohamed BAZOUM ne cesse de surprendre depuis sa prise de pouvoir le 02 Avril 2021 à Niamey. Il multiplie des gestes et des discours qui injectent un air de modernité et de renouveau dans la gestion du pouvoir d’Etat, et un style particulier fait d’humilité et de simplicité dans les rapports quotidiens entre ses concitoyens et les hautes institutions de la République.

Au cours d’une rencontre tenue cet après-midi au palais présidentiel, avec plusieurs dizaines de représentants d’Organisations de la Société Civile Nigérienne, le président a une fois de plus affiché sa volonté de rupture avec certaines pratiques éculées qui ont entaché la gouvernance de l’ère Issoufou. Le Président Bazoum a en effet réitéré sa volonté déjà exprimée le 02 avril de « régler le malentendu qui a pu exister entre le régime et certains acteurs de la Société Civile au cours des années passées ».

Le président a invité la Société Civile à jouer le rôle de sentinelle et d’alerte des pouvoir publics sur les dérapages dans la gestion de la chose publique.

« Nous avons besoin de vous dans notre combat contre la corruption, la concussion et la mauvaise gouvernance » a-t-il supplié avant d’ajouter « Je voudrais que vous nous donniez la main, nous voulons que vous nous aidiez à améliorer notre gouvernance et à respecter la constitution’’. Telle est la substance des propos liminaires du président à l’ouverture de la rencontre.

En Afrique francophone du moins, c’est la première fois que j’entends un Chef d’Etat inviter ouvertement les OSC à le critiquer, à débusquer les corrompus sur un ton empreint d’humilité et même de supplication. Le militant progressiste qui s’est battu pour démocratie dans son pays et qui est arrivé au pouvoir démocratiquement veut gérer le pouvoir de manière démocratique afin de créer le modèle de société qu’il souhaite pour le Niger.

Avec la rencontre d’aujourd’hui, la Société Civile, notamment celle qui s’occupe des questions de gouvernance, se voit sans doute renforcée dans son rôle et sa mission par leur président et saura sans doute lui rappeler ses propos de cet après-midi, s’il venait à s’en démarquer dans les actes.

Le Niger compte une Société Civile plurielle qui compte parmi les plus dynamiques de l’espace francophones. La frange contestataire de cette Société Civile est issue essentiellement des luttes estudiantines des trois dernières décennies et donc les leaders étaient des habitués des différents centres de détention du pays sous les régimes du feu Président Tandja et de l’ancien président Issoufou.

Le Président Bazoum lui, veut faire les choses différemment. Il considère les OSC comme partenaires du gouvernement et les invite à passer son action au crible de la critique afin de l’aider à améliorer sa gestion du pouvoir.

Les OSC les plus connues et les plus critiques contre la présidence Issoufou telles Alternatives Espace citoyen, le ROTAB, Tournons la page, le MPCR, l’ANDDH, le CODDH, CROISADE, etc…ont répondu à l’invitation du Président.

L’alternance est une bonne chose. Chacun vient avec son style et sa personnalité.

Tene Sop

Votez ce post

Laisser un commentaire

Traduire»