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Kinshasa, le 23 juillet 2023
Un an après le rassemblement aérien qui s’est tenu dans la province de Kinshasa, la date du 22 juillet 2023 a été marquée par une démonstration de force des forces armées de la République Démocratique du Congo (RDC) lors d’une sortie dans les casernes, avec de nombreux éléments armés et des chars de combat alignés. Cette action reflète la réalité d’une armée en perpétuelle inquiétude lors d’une marche dite « Dissuasive ».
Cette sortie suscite de nombreuses questions dans l’opinion publique, notamment celle de Me Didier Bitaki, un expert en désarmement et en droit de la guerre : « À qui s’adresse cette dissuasion ? Qui est le destinataire du message envoyé par cette cohorte d’hommes lourdement armés ? » Il fait référence à la dernière campagne de recrutement massif de jeunes Congolais visant à renouveler les troupes vieillissantes des Forces Armées de la RDC (FARDC), fatiguées de combattre un ennemi impénitent à l’Est du pays. C’est également dans cette région que 12 000 jeunes Congolais se sont enrôlés massivement dans l’armée, dans le seul but de combattre l’agression et mettre fin une bonne fois pour toutes à l’insécurité dans cette partie du pays.
Marche de demonstration de FARDC
D’une part, la confusion causée par cette sortie renvoie à la question éternelle : quand aura lieu la stabilisation de la défense du pays, la maîtrise des forces armées et leur gestion ? Nous sommes confrontés non seulement à un recul de l’armée pour les unités engagées dans les opérations, mais également à des forces armées sous double commandement avec des missions différentes. C’est une réalité. Une inquiétude perpétuelle dans un pays qui démontre la force de son armée lors d’une marche, mais qui continue à subir l’influence de plus de dix armées de pays voisins pour la sécurité du pays.
D’autre part, la RDC dispose de deux armées distinctes ou de deux pouvoirs qui ne s’acceptent pas mutuellement, car les forces engagées au front à l’Est du pays manquent de moyens logistiques tels que des véhicules de transport, des avions et des bateaux. Elles manquent également d’équipements de campagne, tandis qu’à Kinshasa, des militaires portant des uniformes français sont équipés de moyens lourds et d’armes modernes avec des équipements professionnels et conformes aux normes.
La réaction de la présidence de la République a déclaré : « Nous saluons les forces de défense et de sécurité qui s’emploient sans ménagement à mettre l’ennemi hors d’état de nuire en vue de permettre un retour rapide de la paix et de la stabilité jusqu’à la victoire finale. Telle est et sera notre mission », après cette activité qui fait partie des activités normales de la Garde Républicaine, visant à maintenir la forme physique des unités et à rassurer la population quant à la présence de l’armée à ses côtés, selon le Général Major Ephraim Kabi Kiriza, Commandant de la Garde Républicaine, sans tenir compte de la criminalité qui bat des records dans la capitale, Kinshasa, ainsi que de la situation à l’Est du pays.
Raphael LUMOO(correspondant, Kinshasa)
Akondanews.net