Lecteur Audio
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Amadé OUEREMI, dans sa solitude du box des accusés.
Il y a dix ans il n’aurait imaginé un tel inconfort, lui le demi-Dieu, le tout-puissant, le seigneur du Mont Peko, l’homme qui revendiquait même les caprices de la nature, celui qui était venu de son Burkina natal pour marier les femmes wês avec ses hommes non pas au nom de l’amour mais au nom de la violence.
Lui, le chouchou des mauvaises gens tapies dans l’ombre. Homme tristement célèbre. Personnage triste et acteur principal d’un film dont il ne maîtrisait pas les tenants et aboutissants selon ses propres dires. Lugubre personnage au regard de ce qu’il a commis comme actes. Il était sûrement heureux au moment des faits. Un héros pour ses suiveurs et ses mandants. Un faux héros en réalité.
En même temps que cela fait pitié (pas vraiment au sens propre) et est triste comme image, cela interroge notre conscience d’Homme, notre humanité quel que soit là où nous sommes placés dans l’ascenseur social au moment où nous agissons, fort du moment ou faible du moment.
Est-il bon de faire souffrir, de massacrer ses semblables pour sa petite gloire ou faire plaisir à ses mandants?
Pauvre Amadé sans bagages et sans ses six femmes sans oublier sa trentaine de gosses. Vanité tout est vanité ici bas. Rien n’est finalement acquis tant que nous sommes en vie.
Amadé le « seigneur » du mont peko n’est plus « propriétaire » du mont peko. Il est condamné à vie. Prisonnier pour le reste de sa vie. L’ex-seigneur est désormais et pour toujours privé de son droit le plus élémentaire mais le plus important pour ne pas dire le plus essentiel à l’Homme. Le droit d’aller et de revenir. Il n’est plus là. Mais le mont peko est encore le mont peko sûrement aux mains de ses propriétaires naturels. Ainsi va la vie et les choses avec.
Une contribution d’Emmanuel de Kouassi
Tôt ou tard ils seront tous jugés