AFRIQUE DU SUD : L’ANC en net recul aux dernières élections locales

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Les élections locales devant désigner quelques 250 représentants, ont mobilisé que 47% des 26,2 millions d’inscrits, selon la Commission électorale qui a annoncé 46,04% des voix recueillies par le Congres national africain (ANC), le parti centenaire de Nelson Mandela qui a depuis les premières élections démocratiques de 1994, remporté à la majorité tous les scrutins organisés dans le pays.

Les résultats officiels des élections municipales communiqués le jeudi 4 novembre dernier par la Commission électorale sud-africaine, achève de convaincre que l’ANC paye pour son incapacité à reconquérir la confiance de ses partisans et au-delà des sud africains bercés par l’histoire de ce parti centenaire, créé en 1912, en raison des crises sociétales rythmées par un fort taux de chômage, la pauvreté grandissante, des scandales de corruption et de détournement de deniers publics du fait de certains de ses dirigeants ainsi que du délitement des services publics.

Même si le parti refuse d’admettre sa perte de vitesse, sa secrétaire générale Jessie Duarte admet que les résultats obtenus par son parti sont « un message clair…un signe que les gens sont déçus de l’ANC ».

En dépit de la forte implication du président Cyril Ramaphosa dans la campagne à travers des porte à porte aux côtés de ses « camarades » de lutte, le taux d’abstention à ces élections a atteint plus de 53% , attestant du divorce des populations d’avec l’ANC, qui doit dans le marigot politique sud africain se remodeler et faire son nettoyage face aux nouveaux « petits » partis qui réussissent à capter depuis peu les voix des jeunes générations.

Par ailleurs, conscient de la débâcle et de la perte de vitesse de son parti, le président sud- africain Cyril Ramaphosa, à la veille des élections présidentielles annoncées en 2024, appelle désormais les élus locaux à « écouter les communautés qu’ils servent » et à « transformer les promesses faites tout au long de la campagne en réalité ».

 

Au décompte final, les élections locales du lundi 1 novembre dernier, qui représentent en réalité un grand test d’avant 2024, ont enregistré pour l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, 21,83 %, les radicaux des Combattants pour la liberté (EFF) aux alentours de 10 %.

Selon le politologue William Gumede, « une barrière psychologique » signant la fin de l’ère de domination absolue de l’ANC est désormais franchie. Sans majorité, le parti devra se résoudre à faire des coalitions, avec une opposition qui reste fracturée.

La colère contre l’ANC a fait le lit des petits partis d’opposition qui gagnent crescendo de l’espace, notamment, le nouveau parti Action SA de l’ex maire Herman Mashaba qui a gagné du terrain à Pretoria et à Johannesburg, tandis que la ville de Cap reste entre les mains du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique.

Dans l’attente des élections générales de 2024, l’ANC pourra t-elle se repositionner face à une opposition émiettée mais, qui propose une « offre » en phase aux aspirations des populations sud-africaines ?

Adingra Ossei

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