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Le Collectif des transporteurs de voyageurs de Côte d’Ivoire a annoncé, dans un courrier adressé à la Direction Générale des Impôts (DGI), un arrêt de travail de trois jours, prévu du 26 au 28 mai 2025. À l’origine de ce mouvement, une note circulaire émise par la DGI le 5 mai, imposant la taxation des entreprises n’ayant pas encore déclaré la TVA.
Selon le collectif, cette décision a été prise « sans consultation préalable », malgré de nombreuses séances de travail organisées avec les autorités fiscales et ministérielles. Ils rappellent notamment une série de rencontres, dont une avec un expert de la DGI, une autre avec le DGA des Impôts, ainsi que deux réunions tripartites impliquant la DGTTC, la DGI et le ministère des Transports. Une audience avec le ministre du Transport a également eu lieu sur le sujet.
Malgré ces échanges, les transporteurs estiment que la dernière circulaire « semble indiquer que nos réunions n’ont pas conduit à des solutions concrètes ».
Le collectif souligne que, depuis 2020, le prix d’un bus est passé de 80 à près de 120 millions de FCFA, alors que les pièces détachées ont vu leurs prix augmenter de 50 %, et les pneus et huiles ont quasiment doublé. À cela s’ajoute l’introduction de péages, l’augmentation du SMIC de 60 000 à 75 000 FCFA, et la revalorisation des salaires dans le secteur.
« Nous avons respecté les recommandations de notre ministre de tutelle en maintenant les tarifs inchangés depuis cinq ans. Mais nous faisons aujourd’hui face à une pression financière insoutenable », dénoncent les transporteurs.
Ils évoquent également la Couverture Maladie Universelle (CMU), qui génère, selon eux, « des redressements souvent infondés », ainsi que la verbalisation vidéo, à l’origine de la mise en fourrière de plusieurs véhicules, faute d’informations en temps réel.
Dans leur courrier, les transporteurs relatent la fermeture temporaire d’une entreprise de la place, à Adjamé, pour non-paiement de la TVA, ce qui a entraîné « d’importantes pertes financières ». Selon eux, « aucun transporteur n’a réussi à collecter un seul centime pour la TVA, en raison de la crainte engendrée par cette note circulaire ».
Face à cette situation jugée « intenable » et pour préserver la paix sociale, le collectif appelle à une cessation d’activité du 26 au 28 mai. « Il est essentiel que tous les transporteurs s’arrêtent pendant 72 heures pour réfléchir à l’avenir de notre secteur en Côte d’Ivoire », concluent-ils.
Ils espèrent une réaction rapide des autorités afin d’ouvrir un véritable dialogue autour de la fiscalité appliquée au secteur du transport de voyageurs.
Serge Kpan, Correspondant à Abidjan
Akondanews.net