Grand lacs : Chaque jour, au moins 400 Congolais demandent l’asile en Ouganda

Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...

Ouganda, le 02.03.2022.Chaque jour le nombre de demande d’Asile augmente en territoire ougandais. 400 demandeurs d’asile de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) se rendent, << tous les jours>> en Ouganda pour fuir l’insécurité.

Le nombre était largement en deçà il y quelques années. Ces demandeurs d’asile fuyant les violences en RDC se bousculent à la frontière de Busunga, point d’entrée de la plupart d’entre eux.

À seulement 6 km de là se trouve le site d’une attaque meurtrière des Forces démocratiques alliées (ADF) qui a fait des dizaines de morts parmi les villageois début février. Un grand pourcentage des déplacés congolais ont cherché refuge dans plusieurs camps en quête de sécurité avant d’entrer en Ouganda. Une fois dans le pays, les demandeurs d’asile passent quelques heures, parfois quelques jours dans la ville frontalière de Bundibugio, District du même nom, avant d’être transférés au centre de transit de Bubukwanga, situé à 30 km.
Dès leur arrivée, ils sont soumis à un test de dépistage de la Covid-19, puis à un contrôle de sécurité qui détermine s’ils obtiendront le statut de réfugié avant d’être transportés vers un camp au bout de trois jours. La plupart d’entre arrivent traumatisés par les crimes dont ils ont été témoins.
<< C’est effrayant de voir un corps mutilé. Ils ont tué ma famille. Mon frère aîné, sa femme et ses enfants ont été tués. Tous mes proches ont été tués parce que lorsque vous êtes au même endroit et qu’une personne meurt, vous mourrez aussi>>, a témoigné Batulugemu Malagumu, réfugié congolais en provenance de Kikura dans le Ruwenzori.

Pont lamia considéré comme frontière entre la RDC et l’Ouganda

Le centre a connu un premier afflux en 2013 avant de devenir inactif. Aujourd’hui, à la suite de nouvelles atrocités, ils doivent faire face à de nouveaux défis.
Hedwig Arineitwe, responsable du centre de transit de Bubukwanga, affirme : <<nous sommes préparés. Bien sûr, quand vous entendez des balles, parfois nous les entendons d’ici, au début, c’était effrayant mais ensuite ça devient normal>>, raconte-t-elle. Avant d’ajouter : <<comme nous sommes à la frontière, le gouvernement a vraiment essayé d’assurer la sécurité. Si vous vous déplacez, vous trouverez de nombreux détachements de l’UPDF, donc on se sent en sécurité.>>

Quoi espérer de la mutualisation des efforts FARDC et UPDF ?

Les armées congolaise et ougandaise ont coalisées leurs forces, le 30 novembre 2021, pour combattre les rebelles des Forces démocratiques alliées dit ADF. Le 12 janvier, les deux armées annonçaient l’arrestation d’un des fondateurs des ADF. Mais cette opération n’a pas mis un terme aux violences dans la région. Dans la nuit de dimanche à lundi, au moins 20 personnes ont été tuées dans la localité de Kikura, à l’est de la RDC. Cette insécurité plonge la population dans un désespoir total. Vues les atrocités qu’elle a connues lors du lancement des offensives. Surtout que les violences de ce dernier temps se rapprochent d’avantage des frontière Ouganda-congolais. Peut-on dire que les combattants de UPDF ont été affectés par l’affairisme des FARDC ? Ce d’autant que selon les sources de la Région, l’Ouganda serait premier pays producteur de bois trois mois après le lancement des opérations contre les ADF.

Raphael LUMOO
Akondanews.net

Votez ce post

Laisser un commentaire

Traduire»