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Au pouvoir depuis la chute de Roch Christian Kaboré en début d’année, le lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, investi à la tête de l’Etat Burkinabé depuis le 16 février 2022, a été déchu du pouvoir le 30 septembre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes.
« Les choix hasardeux du lieutenant-colonel Damiba ont progressivement affaibli notre système sécuritaire. Les lourdeurs administratives qui caractérisaient le régime déchu se sont aggravées sous la transition, compromettant aussi les opérations à caractère stratégique » ont été selon le porte parole des putchistes , les principales raisons du énième coup d’Etat au pays des « hommes intègres », le vendredi 30 septembre dernier.
Peu avant, le capitaine Ibrahim Traoré, anciennement chef de l’unité des forces spéciales anti-djihadistes « Cobra » dans la région de Kaya, au nord du pays, a lu un communiqué annonçant la mise à l’écart de Paul-Henri Sandaogo Damiba, la dissolution du gouvernement et la suspension de la Constitution, ainsi que la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre.
A la suite de moults discussions entre les « frères d’armes » et les bons offices des chefs religieux et coutumiers du pays et de l’intervention du président en exercice de la Cédéao, Paul -Henri Sandaogo Damiba a renoncé au pouvoir sur la base de sept points d’accords, « que les nouvelles autorités poursuivent les activités opérationnelles sur le terrain, que les nouvelles autorités garantissent la sécurité et la non-poursuite des FDS engagés à mes côtés, que les nouvelles autorités poursuivent le renforcement de la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité, que les nouvelles autorités poursuivent le chantier de la réconciliation nationale, que les nouvelles autorités respectent les engagements pris avec la CEDEAO, que les nouvelles autorités poursuivent les réformes de l’Etat, que les nouvelles autorités garantissent ma sécurité, mes droits, ainsi que ceux de mes collaborateurs et de ma famille » a déclaré l’ex Chef d’Etat du Burkina-Faso, avant prendre son envol pour le Togo où il a trouvé refuge.

Signalons que dans la matinée du 4 octobre, une mission d’information de la Cédéao conduite par l’ex-président nigérien Mahamadou Issoufou a séjourné dans la capitale Burkinabaise en dépit des manifestations des populations hostiles à l’organisation sous-régionale tancé d’être à la solde de la France , accusée de collaboration avec les terroristes qui gagnent du terrain depuis quelques mois dans des régions du pays.
Selon Mahamadou Issoufou, le capitaine Ibrahim Traoré a confirmé la poursuite de la mise en œuvre de l’accord de juillet 2022 qui stipule que, « les missions de la transition qui porte sur la reconquête du territoire hors du contrôle de l’État, la résorption de la crise humanitaire et le retour à l’ordre démocratique ».
En attendant le retour à l’ordre constitutionnel, tel que recommandé par la Cédéao, le Burkina-Faso vit son huitième coup de force depuis 1966 et le putch d’Ibrahim Traoré intervient huit mois après celui de Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Adingra OSSEI
Akondanews.net