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Un drame tragique a frappé le camp de déplacés de Bulengo, situé à l’Est de la ville de Goma, dans la nuit de lundi à mardi. Le corps sans vie d’une femme déplacée y a été retrouvé, victime d’une asphyxie par gaz méthane, un danger omniprésent dans cette région vulnérable.
Un acte de survie tragique
Selon les premières informations recueillies auprès du chef de quartier Lac Vert à Mugunga, la femme, désespérée par la faim, tentait de ramasser des bouteilles en plastique dans la zone pour les revendre à des vendeurs de boissons locales. Ce modeste revenu devait lui permettre de nourrir sa famille, comme le font tant d’autres déplacés dans le camp. Malheureusement, son acte de survie a pris une tournure fatale. La présence de gaz méthane dans cette zone a causé son asphyxie avant qu’elle ne puisse accomplir sa tâche.
Une menace permanente pour les déplacés
Le gaz méthane représente une menace constante pour les populations vivant à proximité du lac Kivu et dans les environs de Goma. Depuis le début de l’année, plus de 20 personnes ont péri dans des situations similaires, où des zones à forte concentration de gaz ont entraîné des décès tragiques. Ces pertes humaines ne sont pas un cas isolé. En effet, même les agents de la protection civile, censés protéger la population, ont été victimes de ces zones dangereuses. Le responsable de la protection civile, M. Joseph Makundi, a lui-même trouvé la mort en début d’année alors qu’il tentait de sauver une chèvre asphyxiée dans une zone gazeuse, sans équipements appropriés.
La nécessité d’une action urgente
Face à cette situation alarmante, les autorités locales et les services de protection civile de la ville de Goma sont appelés à agir de toute urgence. L’identification et le marquage des zones à hauts risques s’imposent pour éviter de nouveaux drames dans ces camps de déplacés, où la famine et l’insécurité aggravent déjà le quotidien des habitants.
Les camps de Bulengo et Mugunga, abritant des milliers de déplacés fuyant les conflits dans l’Est du Congo, sont particulièrement exposés aux risques environnementaux. La prolifération des zones gazeuses dans ces camps, installés dans des régions à risque, rend indispensable l’intervention des autorités compétentes.
Un appel à la mobilisation
Ce nouveau décès met en lumière la vulnérabilité des déplacés face aux dangers environnementaux, mais aussi l’inaction des autorités en matière de prévention. La communauté humanitaire, les autorités locales et les habitants eux-mêmes doivent se mobiliser pour protéger les populations de ces dangers invisibles. Le marquage des zones dangereuses, la sensibilisation des déplacés et l’amélioration des conditions de vie dans les camps sont des actions essentielles pour éviter d’autres morts tragiques.
Le décès de cette femme, qui tentait simplement de subvenir aux besoins de sa famille, rappelle cruellement la précarité extrême dans laquelle vivent des milliers de déplacés à Goma. Des mesures concrètes doivent être prises pour sécuriser les populations vulnérables et offrir des alternatives viables pour ceux qui, comme elle, cherchent désespérément à survivre.
Raphaël Lumoo, pour Akondanews.net