La CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a été le théâtre d’une guerre économique complexe et tumultueuse au cours des dernières décennies. Des rivalités politiques et économiques entre les pays membres ont entraîné des bouleversements dans les flux commerciaux et une compétition pour le pouvoir économique régional.
Un événement marquant de cette guerre économique a été l’incident de 2010, lorsque le MPCI (Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire) dirigé par Soro Guillaume a évincé le pouvoir FPI de Gbagbo en Côte d’Ivoire. Ce coup de force a été salué par certains acteurs politiques de la région, mais suscite maintenant des condamnations face à d’autres situations similaires.
Avant l’attaque de la Côte d’Ivoire par la France et ses collaborateurs ivoiriens, une part importante des échanges commerciaux de Niamey transitait par Abidjan. Cependant, après 10 années de crise politique et économique causée par le conflit FPI-France, les flux commerciaux ont été détournés vers d’autres capitales régionales. Cotonou a gagné en influence en devenant un centre économique pour Niamey, tandis que Lomé et Accra ont également renforcé leurs liens commerciaux avec Ouagadougou.
Dakar a pris une place prépondérante en s’imposant comme une plaque tournante économique dans la région, dépassant la Côte d’Ivoire en termes de valeur des échanges commerciaux avec Bamako.
Le Nigeria, en tant que puissance économique de la CEDEAO, a également été attentif aux développements régionaux. Les Refondateurs ivoiriens, partisans de la politique du FPI dirigée par Laurent Gbagbo, ont suscité des interrogations quant à leur impact potentiel sur les contrats d’achats militaires en Ukraine.
Conakry, cherchant à renforcer sa position régionale, a exprimé son intérêt pour une voie ferrée reliant Conakry et Bamako, en collaboration avec la Chine.
Cette guerre économique dans la CEDEAO a profondément façonné les dynamiques politiques et économiques de la région. Les rivalités entre les États membres ont engendré des changements significatifs dans les échanges commerciaux et les relations diplomatiques.
Il est essentiel pour la CEDEAO de reconnaître ces enjeux et de travailler ensemble pour promouvoir une coopération économique mutuellement bénéfique. Une approche concertée et une vision commune sont nécessaires pour renforcer l’intégration économique régionale et promouvoir la stabilité et la prospérité pour tous les pays membres de la CEDEAO.
Ello De Marie( conscience africaine, analyste politique, contributeur à akondanews)
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