Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La déclaration poignante de Bibila Dawa, veuve de l’ancien président du Zaïre, le maréchal Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, a récemment secoué l’opinion publique. Lors d’une rencontre avec la Première ministre congolaise au Maroc, Bibila Dawa a exprimé sa volonté de retourner en République démocratique du Congo (RDC) tout en faisant part de ses inquiétudes. « Je veux rentrer dans mon pays, mais je ne veux pas être dehors », a-t-elle déclaré.
Une famille sans patrimoine en RDC
Près de 27 ans après la chute du régime de Mobutu en 1997, suite à l’avancée de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) menée par Laurent-Désiré Kabila, la famille Mobutu se retrouve dans une situation précaire. Contraint à l’exil après son éviction, Mobutu a vécu au Togo, puis au Maroc, où il est décédé des suites d’un cancer de la prostate. Aujourd’hui, sa famille ne possède aucune propriété en RDC, une situation qui contraste avec l’immense fortune que l’ancien président aurait accumulée au cours de ses 32 années au pouvoir.
BOBILA DAWA, qui a partagé la vie du président pendant 17 ans, vit dans l’incertitude. Cette situation soulève des questions sur la gestion du patrimoine de l’ancien président et met en lumière la précarité dans laquelle sa famille se trouve actuellement.
Le destin tragique d’une famille autrefois puissante
La veuve de Mobutu n’est pas la seule à vivre cette réalité. Nzanga Mobutu, l’un des fils de l’ancien président, a également connu un parcours marqué par des controverses. Après avoir été vice-premier ministre sous le régime de Joseph Kabila, il a été accusé de brader les biens familiaux, incluant maisons, concessions et autres propriétés de valeur. Finalement, il s’est exilé aux États-Unis, laissant derrière lui une famille éclatée et un patrimoine dispersé.
Une leçon pour les dirigeants
La situation actuelle de la famille Mobutu est révélatrice de la vanité des richesses et de la gloire. Elle souligne également la responsabilité des dirigeants de préserver l’héritage national. En dépit de ses erreurs, Mobutu a été une figure majeure de l’histoire du Congo. Cependant, ni l’État congolais ni les proches collaborateurs du maréchal ne semblent avoir pris des mesures pour protéger la famille de celui qui a dirigé le pays pendant trois décennies.
Le défi du rapatriement
Depuis son accession à la présidence en 2019, Félix Tshisekedi a promis de rapatrier les dépouilles des grandes figures de l’histoire congolaise. Si les restes de Patrice Emery Lumumba et Étienne Tshisekedi ont été ramenés au pays, celui de Mobutu reste au Maroc, où il a été enterré. Le souhait de sa veuve de retourner en RDC offre une opportunité au gouvernement d’envisager le rapatriement du corps de l’ancien président, un geste qui pourrait être perçu comme une reconnaissance posthume de son rôle dans l’histoire du pays.
Une opportunité pour la réconciliation nationale
Le retour de Bobila Dawa et le rapatriement de Mobutu pourraient être des étapes symboliques vers une réconciliation nationale. Ce geste, bien qu’insuffisant pour réparer les torts du passé, pourrait ouvrir une nouvelle page dans les relations entre la famille Mobutu et l’État congolais. Cependant, il appartient aux autorités d’agir avec diligence pour éviter que cette opportunité ne se perde dans les méandres administratifs.
Raphael Lumoo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net