Nicolas Sarkozy doit être interdit de fouler le sol africain : un appel à la justice internationale

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L’histoire contemporaine des relations entre la France et l’Afrique regorge de zones d’ombre, d’ingérences et de manœuvres douteuses. Au centre de ce labyrinthe de complots se trouve un homme : Nicolas Sarkozy. Son passage au sommet de l’État français a laissé des cicatrices profondes sur le continent africain, en particulier en Côte d’Ivoire et en Libye. Les révélations récentes de Robert Bourgi, lors d’une interview sur une chaîne internationale française, ne font que confirmer ce que beaucoup d’Africains savent depuis longtemps : Nicolas Sarkozy a agi comme le véritable parrain de la Françafrique, utilisant tous les moyens, même les plus sordides, pour imposer son agenda.

Un plan contre la souveraineté ivoirienne

Robert Bourgi, figure centrale de la Françafrique après Jacques Foccart, a dévoilé un épisode inquiétant concernant la crise ivoirienne de 2010. Selon lui, Sarkozy l’a chargé de dissuader Laurent Gbagbo, alors vainqueur des élections présidentielles de 2010, de rester au pouvoir. Cette mission visait à convaincre Gbagbo de céder son fauteuil présidentiel à Alassane Ouattara, alors pourtant perdant de ces élections, dans une tentative flagrante d’usurpation du choix du peuple ivoirien. Lorsque Gbagbo refusa de trahir la souveraineté de son peuple, la réponse de Sarkozy fut brutale. « Je vais le vitrifier », aurait déclaré l’ancien président français dans une colère noire, comme l’a rapporté Bourgi.

Cette déclaration est d’une violence inouïe. Elle révèle non seulement le mépris de Sarkozy pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire, mais aussi son obsession à imposer par la force ses alliés politiques en Afrique. L’intervention militaire de la France sous le couvert de l’ONU, qui a abouti à la capture et à l’incarcération de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale, n’était donc qu’un prolongement logique de cette mentalité coloniale que Sarkozy incarne. La Côte d’Ivoire, une nation souveraine, a vu sa démocratie bafouée par l’arrogance d’un chef d’État étranger, déterminé à sacrifier la volonté populaire sur l’autel de ses ambitions géopolitiques.

L’ombre de la destruction libyenne

Nicolas Sarkozy ne s’est pas limité à la Côte d’Ivoire. L’ombre de sa politique destructrice s’étend jusqu’à la Libye. En 2011, sous le prétexte fallacieux de protéger les civils, il fut l’un des principaux instigateurs de l’intervention de l’OTAN qui aboutit à la chute et à l’assassinat de Mouammar Kadhafi. Le résultat ? La Libye est devenue un État en ruine, un terrain fertile pour les milices terroristes et les groupes djihadistes. Le chaos qui a suivi la destruction de la Libye a déstabilisé toute la région du Sahel, plongeant des millions de personnes dans l’insécurité et ouvrant la voie à une crise migratoire et humanitaire sans précédent.

En jouant un rôle déterminant dans la déstabilisation de la Libye, Sarkozy a indirectement contribué à l’essor du terrorisme au Sahel. Les groupes armés qui opèrent aujourd’hui au Mali, au Niger et dans d’autres pays de la région trouvent leurs racines dans le vide de pouvoir laissé par la chute du régime libyen. Une fois de plus, les Africains en payent le prix fort, victimes des erreurs de jugement et de la violence de la politique étrangère d’un ancien président français.

Pourquoi Sarkozy ne doit plus fouler le sol africain

Face à ce bilan désastreux, il est légitime de se poser la question suivante : pourquoi Nicolas Sarkozy devrait-il être autorisé à revenir en Afrique, et en particulier en Côte d’Ivoire ? Ses actions ont causé des souffrances profondes et des conséquences tragiques qui se font encore sentir aujourd’hui. La démocratie ivoirienne a été piétinée, le Sahel est devenu une zone de non-droit, et des millions de vies ont été brisées par les conflits et le terrorisme.

L’Afrique, en quête d’un nouveau souffle, d’indépendance et de dignité, ne peut plus se permettre de voir son destin manipulé par ceux qui n’ont pour but que de préserver leurs intérêts économiques et politiques. Interdire à Nicolas Sarkozy de fouler le sol africain, et particulièrement celui de la Côte d’Ivoire, ne serait pas seulement un acte de justice symbolique, mais un avertissement pour tous ceux qui continuent de croire que l’Afrique est une terre de jeu pour les puissances étrangères.

Un appel à la justice internationale

La souveraineté des peuples africains ne doit plus être une variable d’ajustement dans les stratégies néocoloniales. Il est temps que ceux qui, comme Nicolas Sarkozy, ont contribué à la déstabilisation du continent soient tenus pour responsables de leurs actions. Les peuples africains doivent désormais se constituer en force unie et réclamer que Sarkozy soit traduit devant les tribunaux internationaux pour répondre de ses crimes et de ses ingérences meurtrières. L’avenir de l’Afrique se trouve entre les mains de ses propres enfants, et il est grand temps qu’ils agissent pour préserver leur souveraineté et leur dignité.

Ellomarie, conscience africaine, analyste politique et contributeur à Akondanews

Akondanews.net

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