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Dans un communiqué rendu public, le mardi 31 août dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu’il n’existe « aucune preuve » de la présence du virus Ebola en Côte d’Ivoire, après de nouvelles analyses de l’Institut Pasteur de Lyon (France) sur les prélèvements sur la jeune Guinéenne présentée par les autorités ivoiriennes comme infectée, la mi-août passée.
Le 14 août 2021, la Côte d’Ivoire annonçait la présence d’un cas d’Ebola, détecté sur une jeune Guinéenne de 18 ans ayant effectué le trajet Labé en Guinée et la Côte d’Ivoire long de 1.500 km.
Dans l’urgence, ce sont près de 5.000 doses de vaccin qui ont été acheminées de la Guinée vers la Côte d’Ivoire aux fins de faire face à la situation jugée « préoccupante » par l’OMS, aussi, une campagne de vaccination en Côte d’Ivoire a-t-elle été organisée à l’endroit du personnel soignant, des forces de sécurité déployées à la frontière de la Guinée, les proches et parents de la jeune guinéenne.
Toutefois, de nouvelles analyses soigneusement menées sur les premiers prélèvements effectués en Côte d’Ivoire par le laboratoire Bio-Mérieux et l’Institut Pasteur de Lyon en France, se sont révélées négatives « tant par la technique PCR que pour la sérologie », indique un communiqué du ministère de la Santé ivoirien.
De plus, selon le communiqué de l’OMS, il ne s’agit donc pas du virus Ebola et « de plus amples analyses sur la cause de la maladie (de la patiente) sont en cours ».
Pour Pierre Dimba, le ministre de la santé ivoirien, « les analyses ont été effectuées par le laboratoire Bio-Mérieux de Lyon et les résultats revenus négatifs, le gouvernement a décidé de classifier la patiente guinéenne, comme non-cas de maladie à virus Ebola, sortant du coup la Côte d’Ivoire de la liste des pays à virus Ebola ».
Plus loin, le ministre rajoute que « cette situation a permis à notre pays de tester son système national de préparation et de réponse à épidémie ».
Il faut rappeler que les autorités sanitaires de la Guinée avaient remis en cause les premières analyses de l’Institut pasteur de la Côte d’Ivoire, obligeant Serge Eholié, porte parole du ministère de la santé et chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Treichville –Abidjan d’indiquer au micro de l’Agence France Presse (AFP) que « les autorités guinéennes doutent du diagnostic clinique, moi je ne doute pas de mon analyse, je suis infectiologue clinicien, on ne peut pas se tromper dans la présentation clinique ».
L’annonce de l’OMS, vient réconforter les autorités guinéennes et lever les craintes d’une résurgence de l’Ebola dans ce pays où déjà, depuis des semaines, les populations de Labé, particulièrement les personnes entrées en contact avec la jeune patiente de 18 ans sont restées en isolement.
De mémoire, la Guinée, pays frontalier avec la Côte d’Ivoire a longtemps fait face au virus Ebola, de 2013 à 2016 et en début d’année 2021, contrairement à la Côte d’Ivoire qui a enregistré ses premiers et uniques cas en 1994.
Les autorités sanitaires ivoiriennes ne devraient elles pas admettre l’échec du diagnostic ayant déclaré la jeune guinéenne contaminée par Ebola, au lieu de faire cas de la performance de leur système de riposte ?
Adingra OSSEI