Verdict controversé : 8 militaires congolais condamnés à mort près de Sake

Une décision judiciaire secoue actuellement le Nord-Kivu, alors que huit militaires congolais, dont cinq officiers, ont été condamnés à mort par le tribunal militaire de Goma pour lâcheté et fuite devant l’ennemi près de Sake. Cette affaire, qui alimente les discussions depuis décembre 2023, concerne onze accusés au total.

Ces soldats faisaient partie du 223e bataillon de réaction rapide de l’armée congolaise et étaient déployés à la ligne de front près de Sake, dans la chefferie des Bahunde en territoire de Masisi, une zone déjà conquise par le M23/AFC.

Le tribunal a rendu son verdict vendredi 03 mai, condamnant huit des onze accusés à la peine capitale, y compris le commandant Col Patient, tandis que trois ont été acquittés. L’incident aurait eu lieu le 24 décembre dernier lors de combats entre l’armée congolaise et le M23 soutenu par le Rwanda. Les soldats auraient fui face aux rebelles, selon l’accusation.

Cependant, la défense conteste cette version des faits, dénonçant un verdict préjugé et un procès où elle n’a pas eu la possibilité de présenter ses arguments. Les avocats et leurs clients disposent désormais de cinq jours pour interjeter appel.

Cette décision judiciaire risque d’impacter d’autres unités militaires qui perdent déjà du terrain dans la même zone, exacerbant ainsi les tensions au sein de l’armée congolaise. La question de la capacité de l’armée congolaise à faire face aux forces terroristes, telles que celles du M23 soutenues par le Rwanda, est soulevée, remettant en question la stratégie militaire du gouvernement congolais.

La responsabilité de la situation incombe en grande partie au gouvernement congolais, accusé de ne pas trouver les alliés nécessaires pour mettre fin à l’instabilité régionale et aux activités des groupes rebelles. La recherche de partenariats stratégiques, comme avec la Russie, est soulignée comme une option pour mettre un terme aux violences perpétrées par les groupes armés dans la région.

Cette affaire soulève des questions cruciales sur la sécurité et la politique étrangère de la RDC, alors que la population continue de subir les conséquences des conflits armés récurrents dans la région du Nord-Kivu.

Raphaël Lumoo, correspondant

Akondanews.net