Tombouctou, une ville emblématique du Mali, abrite un joyau historique méconnu : l’Université Sankoré. Construite en 1324, soit 300 ans avant l’Université de Harvard, cette institution d’enseignement témoigne du riche héritage académique de l’Afrique. Les Africains doivent interroger leurs histoires et redécouvrir cette pépite du savoir.
L’Empire du Mali, sous le règne de Mansa Musa, prit le contrôle de Tombouctou en 1324. À l’initiative de ce souverain visionnaire, la première grande mosquée de Sankoré fut construite, suivie de Jingeray Masjid à Ber en 1327. Ces réalisations architecturales étaient le reflet du développement culturel et intellectuel de la région.
L’Université Sankoré, fondée sur les bases d’une structure préexistante en 988, connut un essor remarquable grâce au financement généreux d’une dame locale fortunée. Elle fut ainsi transformée en une institution de formation de classe mondiale, avec des installations rivalisant en taille avec la Kaaba de La Mecque.
En raison de sa position stratégique sur les routes commerciales reliant le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Tombouctou attira de nombreux marchands musulmans. La mosquée de Sankoré devint un centre d’apprentissage réputé, attirant des visiteurs du monde entier. La mosquée accumula une précieuse collection de livres, devenant ainsi l’une des bibliothèques les plus importantes d’Afrique, rivalisant même avec l’ancienne Bibliothèque d’Alexandrie.
Dès le XIVe siècle, la mosquée de Sankoré fut transformée en une madrasa (école coranique) qui offrait un niveau d’apprentissage supérieur à celui de tout autre centre islamique de l’époque. Elle accueillait jusqu’à 25 000 étudiants et abritait une impressionnante bibliothèque composée de 400 000 à 700 000 manuscrits.
La structure organisationnelle de l’université était unique. Indépendante de l’empereur, elle était gérée par une administration centrale et se composait de plusieurs écoles indépendantes. Les étudiants étaient associés à des enseignants spécifiques et les cours se déroulaient dans la cour de la mosquée ou dans des résidences privées.
Le programme d’études de l’Université Sankoré était divisé en quatre niveaux d’enseignement. Chaque niveau était marqué par la remise d’un turban symbolisant les connaissances acquises. Les étudiants se concentraient sur des domaines allant de la langue arabe à la géométrie, des sciences fondamentales à l’étude du Coran et de la jurisprudence islamique.
L’Université Sankoré prospéra jusqu’au XVIe siècle, devenant un centre intellectuel renommé qui façonna la pensée de nombreux érudits africains. Aujourd’hui, elle reste un témoignage puissant du riche héritage intellectuel de l’Afrique.
Les découvertes et les connaissances historiques sont essentielles pour cultiver notre compréhension du passé et de notre identité. En mettant en lumière l’Université Sankoré de Tombouctou, nous pouvons apprécier la contribution significative de l’Afrique à l’évolution de la connaissance et de l’éducation dans le monde.
source: meguetan infos
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