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Abidjan, 7 avril 2025 – Depuis le retrait de Total Énergie du capital de la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR), remplacé par le groupe nigérian Sahara LTD, la recomposition de l’actionnariat ouvrirait la voie à de nouvelles réflexions. Selon les chiffres désormais publics, PETROCI détiendrait 45 %, Sahara 27 %, Sonangol (Angola) 20 %, l’État du Burkina Faso 5 %, et l’État de Côte d’Ivoire seulement 1 %.
Dans ce contexte, une question mériterait d’être posée : et si la diaspora ivoirienne était invitée à entrer au capital de la SIR ? Cette frange de la population, dynamique et souvent engagée, pourrait constituer une force de soutien économique non négligeable.
Un potentiel sous-exploité
Les transferts financiers de la diaspora ivoirienne représenteraient plusieurs centaines de milliards de francs CFA chaque année. Si une partie de ces ressources était orientée vers l’investissement productif, la diaspora pourrait devenir un acteur clé de la politique énergétique nationale. L’État, en facilitant une telle participation, pourrait renforcer sa présence dans le capital de la SIR tout en consolidant un sentiment d’appartenance au sein de ses ressortissants à l’étranger.
Un pas vers la souveraineté économique
Permettre à la diaspora de prendre part au capital de la SIR renforcerait la souveraineté nationale dans un secteur aussi stratégique que le raffinage pétrolier. Au lieu de dépendre exclusivement d’acteurs étrangers, la Côte d’Ivoire s’appuierait sur ses propres forces vives, disséminées à travers le monde. Une telle initiative pourrait également susciter une vague de patriotisme économique.
Un modèle qui pourrait s’inspirer d’ailleurs
Plusieurs pays africains, comme le Rwanda, l’Éthiopie ou encore le Ghana, auraient déjà développé des instruments de mobilisation financière à destination de leurs diasporas. La Côte d’Ivoire, en lançant un fonds souverain dédié ou une plateforme d’investissement ouverte à ses ressortissants, pourrait suivre cette voie et en tirer d’importants bénéfices.
Un débat nécessaire
Imaginer que la diaspora détienne, à terme, 10 % voire 15 % des parts de la SIR ne relèverait pas de l’utopie. Ce serait une manière concrète d’impliquer les Ivoiriens de l’étranger dans les grands enjeux du pays. Il s’agirait là d’un geste symbolique fort, mais aussi d’une manœuvre économique stratégique.
En définitive, inviter la diaspora à devenir actionnaire de la SIR ne serait pas seulement une innovation financière, ce serait une reconquête du destin national. Le moment serait peut-être venu d’y réfléchir sérieusement.
– Par notre rédaction économique
akondanews.net, lundi 7 avril 2025