Un Nouveau Scandale Financier Ébranle la République Démocratique du Congo par l’Équipe Dirigeante de l’ARPTC

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Goma, le 7 août 2024 – Un nouveau scandale financier ébranle la République Démocratique du Congo (RDC), mettant en lumière des pratiques de corruption à grande échelle au sein de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications du Congo (ARPTC). Dans un communiqué publié le lundi 5 août 2024, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a dénoncé des détournements massifs de fonds publics orchestrés par les sept membres de l’équipe dirigeante de l’ARPTC. Le communiqué, titré « ARPTC : Escroquerie de la RMAP au Pillage des Ressources Publiques par les 7 Membres de l’Équipe Dirigeante », révèle des chiffres stupéfiants qui soulèvent des inquiétudes quant à la gouvernance et l’intégrité financière de cette institution publique.

Révélations Choquantes sur les Salaires des Dirigeants

Selon l’ODEP, les dirigeants de l’ARPTC se sont accordé des rémunérations exorbitantes totalisant 2,3 millions de dollars américains par an, soit une moyenne de 340 000 dollars par mois et par dirigeant. Le président de l’ARPTC, Katende, touche à lui seul 439 471 dollars par mois, tandis que le salaire le plus bas s’élève à 319 321 dollars. Ces montants sont dix fois supérieurs à ceux des députés nationaux et des sénateurs. Entre 2021 et 2023, ces dirigeants ont accumulé un total de 18,6 millions de dollars, avec une prime de janvier 2024 atteignant 3 millions de dollars, soit 429 000 dollars par personne.

Contexte de Crise Humanitaire

Ce scandale intervient alors que le pays traverse une crise humanitaire aiguë, notamment à l’Est, où des millions de personnes sont déplacées à cause des conflits armés. Selon l’ODEP, le budget de 19 millions de dollars consommé en trois ans par ces dirigeants aurait pu fournir une aide annuelle à 7 millions de déplacés internes, avec seulement 150 FC par personne. Cette situation met en lumière l’écart alarmant entre les besoins urgents de la population et les pratiques de gouvernance au sommet de l’ARPTC.

Appels à l’Action

L’ODEP a appelé le Président de la République à prendre des mesures immédiates pour suspendre l’équipe dirigeante de l’ARPTC et à exiger un audit complet de l’entreprise par l’Inspection Générale des Finances (IGF). Le Ministère de la Justice est également invité à entreprendre des actions conservatoires pour enquêter sur ces allégations de détournements de fonds.

La société civile et la population congolaise sont encouragées à rester vigilantes et à dénoncer ces pratiques de mauvaise gouvernance. L’ODEP a mis en place un numéro vert et une boîte mail pour faciliter la dénonciation de telles pratiques.

Implications Légales et Éthiques

Les accusations portées contre l’équipe dirigeante de l’ARPTC pourraient constituer un crime de haute trahison, surtout en période de crise nationale. L’ODEP souligne que ces pratiques ne sont pas seulement scandaleuses sur le plan éthique, mais représentent également une grave violation de la confiance publique et des responsabilités fiduciaires.

Enquête en Cours

L’ODEP a déclaré être en possession de données bancaires de l’ARPTC, bien qu’elles ne puissent être publiées pour des raisons de discrétion. Ces données pourraient jouer un rôle crucial dans les enquêtes en cours pour établir les responsabilités et les conséquences de ce scandale.

Conclusion

Ce scandale financier à l’ARPTC est un signal d’alarme pour la RDC, soulignant l’urgence d’une réforme systémique pour garantir la transparence et l’intégrité des institutions publiques. Les prochaines étapes incluront probablement des enquêtes approfondies, des actions légales, et des réformes institutionnelles pour rétablir la confiance du public.

Raphaël mirurumo, correspondant à Kinshasa

Akondanews.net

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