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On estime aussi qu’il était le seul candidat à avoir réuni le nombre de soutiens requis d’au moins 100 députés, comme l’a annoncé le parti conservateur à Londres. Un choix donc sur fond d’unanimité au sein du parti des conservateurs.
Le tout nouveau Premier ministre devient ainsi automatiquement chef du parti des conservateurs (Tory) en remplacement de la Première ministre démissionnaire Liz Truss, qui a jeté l’éponge sur fond de chaos après seulement 44 jours au pouvoir.
Les experts font toutefois remarquer que Sunak est lui aussi loin d’avoir l’ensemble des membres du parti des conservateurs et de leur groupe parlementaire derrière lui.
Des membres de sa famille politique, très nombreux lui reprochent d’avoir provoqué la chute de l’ancien Premier ministre Boris Johnson, pourtant très apprécié par la base, en démissionnant de son poste de ministre des Finances.
Mieux, les opposants au tout nouveau premier ministre soulignent aussi sa grande fortune qui est sans doute le député britannique le plus riche.
L’ancien manager des fonds d’investissements et de spéculation est marié à la fille du fondateur d’Infosys, qui détient une participation financière de plusieurs centaines de millions de livres dans le géant indien de l’informatique.
La fortune du futur locataire du 10 Downing Street, et de sa femme, est estimée à 850 millions d’euros, soit deux fois plus que celle du roi.
Une partie de la fortune de Rishi Sunak, provient de sa femme, Akshata Murty, une riche héritière indienne. Cette dernière détient des parts valant près d’un milliard de dollars dans l’entreprise Infosys, géant indien des technologies co-fondé par son père N.R. Narayana Murthy en 1981 et dont la valeur est aujourd’hui estimée à 100 milliards de dollars, indiquent les médias britanniques.
Une fortune qui lui vaut donc les critiques.
Par ailleurs, il faut noter qu’après le départ de la Première ministre sortante Truss, l’ex-Premier ministre Boris Johnson avait aussi dans un premier temps évoqué son retour, avant de se retirer de la course ce dimanche soir.
Rishi Sunak, quelque soit les critiques, sera le prochain chef de gouvernement de la Grande-Bretagne.
Alors rien ne peut plus empêcher la nomination formelle de Sunak au poste de Premier ministre qui devrait avoir lieu au plus tôt mardi.
Sunak, fils d’immigrés indiens, est né à Southampton. Il sera le premier hindou à occuper le poste de chef du gouvernement britannique.
Comme quoi la Grande-Bretagne est très en avance sur les questions de la diversité ethnique.
Tension grandissante entre les pays européens sur fond de crise énergétique
Sunak devient donc Premier ministre britannique dans une situation très complexe en Europe.
L’Europe est depuis le début de la guerre en Ukraine dans tous ses états. Pourtant certains y voyaient une opportunité de consolider la construction européenne.
Mais cette construction semble plus que jamais compromise.
Démission d’abord la semaine dernière de la Premier ministre britannique sur fond d’une instabilité financière, tension entre la France et l’Allemagne, conflit au sommet de l’Etat italien, l’Europe est donc dans tous ses états.
Malaise franco-allemand
Cette fragmentation de l’Europe redoutée actuellement et qui ne profiterait d’ailleurs qu’aux États-Unis se fait encore plus ressentir dans les relations franco-allemandes.
La tension entre les deux États européens membres de l’Union européenne est devenue plus palpable ces derniers mois alors que chacun des deux dirigeants est aux prises avec une situation difficile dans son propre pays.
Paris, comme d’autres capitales européennes, a ainsi peu apprécié l’absence de concertation européenne lors de l’annonce par Olaf Scholz de son dernier plan à 200 milliards d’euros pour soutenir les entreprises et les ménages en Allemagne face à l’inflation.
Le Chancelier Olaf Scholz, ancien ministre des finances et Vice-Chancelier sous le gouvernement de Mme Merkel n’est pas du genre à attendre l’avis d’un autre gouvernement européen, lorsqu’il s’agit de venir au secours des entreprises et ménages allemands.
Cette position du gouvernement allemand a irrité à plus d’un titre les États membres de l’Union européenne qu’ils ont qualifié de décision unilatérale.
Les divergences accumulées entre Paris et Berlin ont conduit mercredi au report à janvier du Conseil des ministres franco-allemand qui était prévu le 26 octobre à Fontainebleau, en France.
Après plusieurs fuites dans la presse européenne, le gouvernement allemand a officialisé mercredi le report de ce forum de dialogue important entre les deux capitales, à la veille d’un sommet crucial de l’Union européenne à Bruxelles.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit questionné sur d’éventuelles dissensions entre Paris et Berlin lors d’un point de presse régulier dira ceci “Il y a toute une série de sujets (…) où l’on n’est pas encore arrivé à une position commune”, a justifié le porte-parole du gouvernement allemand.
Les deux gouvernements n’ont jusqu’ici pas voulu donner de détails sur les discussions en cours, invoquant également des “difficultés logistiques” pour certains ministres.
Le ministre français de l’économie Bruno Le Maire dira par exemple lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue allemand, Robert Habeck que le report “n’est lié qu’à des difficultés dans l’agenda de certains ministres, mais il n’a rien à voir avec des difficultés politiques”.
Et pourtant selon certaines sources bien introduites, il existe bel et bien une “désunion” entre les deux pays.
Non seulement la presse allemande en parle, mais aussi celle européenne.
On parle de points de frictions entre Paris et Berlin qui se sont accumulés en lien avec les bouleversements de la guerre en Ukraine, qui ont entraîné le report.
À regarder les dernières semaines, la relation franco-allemande et même celle entre les pays membres de l’Union européenne donne l’image d’une désunion.
Un grand moment pour les questions de diversité ethniques au Royaume-Uni
Le nouveau Premier ministre, richissime âgé de 42 ans, ex-banquier au parcours typique de l’élite britannique qui prône déjà « stabilité et unité » dans un pays en pleine crise économique et politique est aussi le premier d’origine indienne à occuper un tel poste responsabilité.
La Grande-Bretagne révèle à travers ce choix qu’elle est en matière de diversité ethnique très en avance sur les autres pays colonisateurs européens qui cherchent à voir l’immigration comme un péril ou une fatalité.
Aïssatou Chérif Baldé
akondanews.net