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Une initiative visant à récompenser les efforts de certains acteurs institutionnels et entreprises du Nord Kivu a suscité une vive controverse. Alors que cette reconnaissance émanait d’une synergie d’acteurs de la société civile des provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu, et du Maniema, la décision d’accorder un brevet de mérite au maire de la ville de Goma pour sa supposée contribution à la restauration de la paix a été fermement contestée par la population locale.
Un mérite remis en question
Le brevet de mérite, attribué au maire de Goma pour ses prétendus efforts dans le rétablissement de la paix dans la ville, a été critiqué par de nombreux résidents, qui estiment que la situation sécuritaire demeure précaire. Selon la population, cette distinction est non seulement prématurée, mais elle masque aussi la réalité des défis auxquels Goma est encore confrontée. Le maire, bien qu’engagé dans la lutte pour la paix, n’aurait pas encore obtenu de résultats suffisants pour justifier une telle reconnaissance.
Réaction de la société civile
John Banyene, président de la société civile force vive du Nord Kivu, a vivement réagi à cette distinction. Dans une déclaration ferme, la coordination provinciale de la société civile a tenu à préciser qu’elle n’avait joué aucun rôle dans cette initiative, qualifiant celle-ci d’ »aventure pernicieuse ». Banyene a souligné que Goma continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs et que les efforts devraient plutôt être orientés vers la mise en œuvre effective du plan d’actions d’urgence. Ce plan, formulé lors d’une réunion mixte des comités locaux de sécurité du territoire de Nyiragongo et des communes de Goma et Karisimbi en avril 2024, reste à ce jour en attente de concrétisation.
Une distraction dangereuse pour les autorités locales
Pour de nombreux observateurs, cette initiative de remise de brevet de mérite pourrait détourner les autorités locales des véritables priorités, à savoir la paix et la sécurité de la population. Certains considèrent cette distinction comme une distraction orchestrée par des individus aux motivations personnelles, risquant ainsi de détourner l’attention des objectifs cruciaux pour la stabilité de la région. En dépit des efforts du maire, la population de Goma n’a pas encore retrouvé la stabilité sécuritaire à laquelle elle aspire.
Cette controverse met en lumière les tensions persistantes dans la région et le scepticisme des habitants quant à l’efficacité des actions des autorités locales. Le débat sur la pertinence de ces distinctions reflète un sentiment plus large de frustration face à la lenteur des progrès en matière de sécurité à Goma.
Raphael Mirurumo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net