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Alors que le cessez-le-feu devait entrer en vigueur le 4 août 2024, trois nouvelles localités sont tombées aux mains du M23/AFC, remettant en cause l’efficacité des accords conclus à Luanda. Cette situation dramatique vient renforcer les inquiétudes quant à la capacité des forces congolaises et de la communauté internationale à stabiliser cette région tourmentée.
Offensive du M23/AFC
Le dimanche 3 août 2024, les localités de Nyamirima, Nyakakoma et le poste frontière d’Ishasha, situées à l’est du territoire de Rutshuru et limitrophes de l’Ouganda, ont été conquises par la coalition M23/AFC-RDF après d’intenses combats. Les affrontements ont commencé à Nyabanira, où les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les combattants Wazalendo ont été contraints de battre en retraite. Certains soldats et policiers ont même traversé la frontière pour se réfugier en Ouganda.
À l’entrée des rebelles du M23 dans ces localités, la population, visiblement désespérée, a accueilli les forces armées rebelles sous la contrainte. Le M23 est entré avec un arsenal militaire impressionnant, y compris des chars de combat de la SAMIR-RDC, disparus lors des combats à Sake en mai dernier.
L’Origine du Cessez-le-Feu
L’accord de cessez-le-feu avait été signé entre Kinshasa et Kigali pour mettre un terme au conflit opposant les FARDC et la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. La présidence angolaise a annoncé que cet accord, atteint sous la médiation de l’Angola lors d’une réunion ministérielle entre la RDC et le Rwanda à Luanda, prendrait effet à minuit le 4 août 2024. Ce cessez-le-feu devait être renforcé par un « mécanisme de vérification ad hoc » pour s’assurer de son respect par les parties prenantes.
Ce conflit, qui a repris fin 2021 dans la province du Nord-Kivu, a vu le retour du M23/AFC, un groupe rebelle connu sous le nom de « Mouvement du 23 Mars allié à l’Alliance du Fleuve Congo ». Le groupe a repris les armes après plusieurs années de calme relatif, occupant de vastes territoires.
Implications et Réactions
L’accord de cessez-le-feu de Luanda, conclu après une trêve humanitaire de 15 jours ayant permis un accès humanitaire limité aux populations vulnérables, est désormais remis en question par l’avancée du M23. Le Conseil National de Sécurité des États-Unis avait salué cette trêve comme une opportunité de stabiliser la région et de protéger les civils.
Cependant, le M23/AFC, dans un communiqué publié juste avant le cessez-le-feu, a déclaré ne pas être lié par les conclusions de Luanda, arguant qu’il n’était pas une partie prenante au processus. Cette déclaration soulève des questions sur l’engagement réel du groupe rebelle et la stratégie à adopter pour le ramener à la table des négociations.
Perspectives d’Avenir
La prise de ces localités par le M23/AFC montre la fragilité de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu et souligne l’urgence de trouver une solution durable. Le non-respect du cessez-le-feu par le groupe rebelle constitue un défi majeur pour le gouvernement congolais et la communauté internationale. Des mesures concrètes sont impératives pour protéger les civils et rétablir la paix dans cette région tourmentée.
Raphael LUMOO, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net