Tanzanie : Samia Suluhu Hassan interdit l’usage de la monnaie étrangère sur tout le territoire

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Dans un acte audacieux à haute portée symbolique et économique, la Présidente de la République Unie de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a signé en début de semaine un arrêté interdisant l’usage de toute monnaie étrangère dans les transactions sur le territoire national. Cette décision, désormais en vigueur, marque un tournant majeur dans la politique monétaire du pays et entend redonner toute sa place au shilling tanzanien, trop souvent marginalisé au profit de devises fortes comme le dollar américain ou l’euro.

Une affirmation de souveraineté économique

Dans le communiqué officiel, la cheffe de l’État, également commandante en chef des forces armées, affirme clairement sa volonté de restaurer la souveraineté économique de la Tanzanie. Toute transaction – qu’elle soit commerciale, touristique ou administrative – devra désormais être réglée en monnaie locale. L’objectif est de stopper l’érosion progressive du shilling tanzanien, dont la faible visibilité à l’international freine l’affirmation économique du pays.

« C’est une décision visionnaire, visant à valoriser la monnaie nationale moins connue, mais pleine de potentiel », a déclaré un membre du cabinet présidentiel lors d’un point de presse.

Lutter contre la dépréciation monétaire

Cette mesure intervient dans un contexte de pression constante sur les monnaies africaines face à des devises étrangères dominantes, notamment le dollar américain. En imposant le shilling comme seule monnaie légale pour les échanges intérieurs, le gouvernement entend réduire la dépendance aux monnaies étrangères, soutenir sa balance commerciale, et renforcer la stabilité macroéconomique du pays.

De nombreux experts saluent cette mesure, tout en appelant à une mise en œuvre accompagnée de pédagogie, afin d’éviter toute perturbation pour les secteurs exposés à l’international, notamment le tourisme et les importations.

Une tendance continentale ?

La décision de la présidente Hassan fait écho à une dynamique émergente sur le continent africain. En Namibie, la nouvelle présidente a récemment instauré l’obligation pour les ressortissants américains de payer un visa d’entrée, une mesure perçue comme un pas vers une diplomatie plus équilibrée et fondée sur la réciprocité. Ensemble, ces décisions traduisent une volonté croissante des dirigeants africains de recentrer les priorités nationales autour de la souveraineté économique, monétaire et politique.

Une décision courageuse

Dans un continent encore marqué par des dépendances héritées de l’histoire coloniale et des rapports asymétriques avec les puissances mondiales, la Tanzanie fait figure de pionnière. Le geste de Samia Suluhu Hassan, première femme présidente de Tanzanie et seule cheffe d’État en exercice en Afrique de l’Est, s’inscrit dans une gouvernance ferme, centrée sur l’intérêt national, la stabilité économique et la reconnaissance du potentiel africain.

Si la route sera semée de défis, la décision d’interdire la monnaie étrangère dans les transactions locales pourrait bien inspirer d’autres nations africaines à repenser leur politique monétaire dans une logique de souveraineté assumée.

La rédaction

Akondanews.net

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