Tanzanie : Deux leaders de l’opposition relâchés après une arrestation controversée

Mbeya, Tanzanie, le 14 août 2024 – Deux leaders de l’opposition tanzanienne ont été relâchés ce mardi en début de soirée, après avoir été arrêtés dans la ville de Mbeya. Ces arrestations sont survenues à la veille d’une manifestation organisée par le principal parti d’opposition, Chadema, pour célébrer la Journée internationale de la jeunesse, le 12 août.

Les personnalités arrêtées incluent Tundu Lissu, ancien candidat du Chadema à l’élection présidentielle de 2020, John Mnyika, secrétaire général du parti, et Joseph Mbilinyi, un chanteur populaire et ancien candidat à la députation. Les trois leaders ont été relâchés sous caution à Mbeya, une ville du sud-ouest de la Tanzanie, où devait se tenir la manifestation.

La police tanzanienne avait interdit le rassemblement prévu pour la Journée internationale de la jeunesse, invoquant des risques de débordements. Environ 10 000 jeunes étaient attendus pour participer à cet événement, organisé sous le slogan : « Prenez en charge votre avenir ! » Les responsables du Chadema ont vivement protesté contre cette interdiction, soulignant que le parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CMC), avait organisé un événement similaire quelques jours auparavant, sans entraves.

Ces arrestations ont provoqué une onde de choc dans le pays. Freeman Mbowe, président du Chadema, a réagi sur la plateforme X, condamnant fermement les arrestations et exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de tous les responsables et militants du parti interpellés. Freeman Mbowe a lui-même été arrêté par la suite, ainsi que John Pambalu, membre du mouvement de la jeunesse, alors qu’ils arrivaient à l’aéroport de Songwe.

En plus des leaders politiques, cinq journalistes accompagnant le directeur de la communication du Chadema, John Mrema, ainsi qu’environ 500 jeunes en route vers Mbeya ont été temporairement détenus par la police avant d’être renvoyés chez eux.

Depuis l’accession au pouvoir de Samia Suluhu Hassan, qui a succédé à John Pombe Magufuli en 2021, la liberté d’expression de l’opposition en Tanzanie a été considérablement restreinte, suscitant la déception et les critiques croissantes face à la répression politique.

Raphael MIRURUMO, Correspondant à Kinshasa

Akondanews.net