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Khartoum, le 28/02/2022.Au Soudan, la société civile ne manque d’idées. Voulant revenir à une gestion démocratique par les civils, les populations ont décidé d’une nouvelle manifestation dite « marche du million ». Il s’agit pour elles d’exiger aux militaires, la restitution du pouvoir d’Etat aux civils. Cette manifestation prévue pour le lundi 28 février, à Khartoum et dans plusieurs villes du pays a concerné toutes les couches sociales du pays. Faut-il le rappeler, les manifestants défilent pacifiquement depuis des mois pour demander le départ des militaires du pouvoir. Le dimanche 27 février, encore, unis dans les Comités de résistance de l’État de Khartoum, ces populations ont en plus de prendre de la rue, proposé une Charte de transition commune.
Ce même dimanche soir, chacun avec son mégaphone, les jeunes porte-paroles des Comités de résistance de l’État de Khartoum, ont défilé devant l’auditoire à qui ils ont présenté la « Charte pour l’instauration de l’autorité du peuple ». Charte politique dans laquelle, il est demandé « une transition de deux ans ». Pendant ces deux ans, poursuivent les animateurs des Comités de résistance, le Soudan devrait être dirigé par « un Premier ministre, chef de l’État et chef de l’armée », nommé par les signataires de la Charte. Celui-ci, précisent-ils, gouvernerait avec « une Assemblée » qui, au terme de la transition, serait chargée de « ratifier une nouvelle Constitution ». Ce n’est qu’au bout de ce processus, que des élections libres seraient tenues. Lesquelles élections « ouvertes à tous, sauf aux alliés du président déchu » Omar el-Béchir et aux « soutiens » du coup d’État du 25 octobre.
« Unifier les forces révolutionnaires » derrière une feuille de route
Ce document édité par les Comités de résistance de l’État de Khartoum était attendu depuis plusieurs semaines. Il s’agit d’une « proposition » visant à « unifier les forces révolutionnaires» derrière une feuille de route. Un mouvement pour l’instant épars, composé d’une ribambelle de Comités de résistance semi-autonomes et des groupes de partis politiques et de syndicats.
Il faut aussi noter que la ‘’Charte’’ refuse toute négociation avec les militaires et propose de juger les putschistes. Elle propose également de revoir l’Accord de Juba de 2020 avec les mouvements armés. Tout comme elle prévoit l’installation des tribunaux spéciaux pour juger les auteurs des atteintes aux droits humains et l’appel aux organisations internationales. La justice transitionnelle est aussi prévue.
Raphael LUMOO
Akondanews.net.