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Alors que la ville de Montpellier s’apprête à abriter ce 08 octobre 2021, le 28e sommet France- Afrique, aucun dirigeant africain n’est invité aux travaux. Paris a choisi une autre formule qui relève de l’inédit.
Les dirigeants des 54 Etats africains se verront représentés à Montpellier par la société civile. l’Elysée dit vouloir privilégier la jeunesse et tous les acteurs du changement sur le continent africain et en France. Au rang de ces privilégiés figurent les acteurs de l’innovation, de la culture, du sport, des associations et entrepreneurs. Selon la France, la présente édition vise à échanger sur la relation France-Afrique et à évoquer le renouvellement du logiciel à travers un soutien à l’entrepreneuriat africain en faisant sauter le carcan institutionnel au moment où deviennent de plus en plus tendues, les relations diplomatiques avec les piliers de la Françafrique d’antan.
Une formule à hauts risques
Il est clair que le contexte politique actuel dans un certain nombre de pays rend la discussion sensible mais aussi nécessaire. Mais le président Emmanuel Macron dit assumer ce qui pourrait être considéré comme un risque.
Un de ces conseillers explique que la discussion ne peut plus être réduite d’État à État. Une position qui réconforte l’Elysée qui promet des annonces importantes et espère faire du sommet de Montpellier, le levier pour la transformation de la relation entre la France et l’Afrique. Cependant, en choisissant cette méthode, Paris a t-il mieux réfléchit sur ce que pourrait être là réaction des dirigeants qu’il a refusé de convoquer à Montpellier ?
Comment l’Elysée peut- elle croire que les relations entre elle et l’Afrique peuvent être débattues au point d’en ressortir avec des résolutions concrètes sans implication immédiate des décideurs ? Le scénario que dessine la France ressemble à un couteau qui viendra plutôt remuer la plaie des liens déjà crispés à plusieurs niveaux.
La France veut-elle définitivement se mettre à dos d’un continent qui commence à s’émanciper et à se tourner vers des partenaires jugés plus crédibles et confiants? Emmanuel Macron sait certainement ce qu’il veut pour son pays la France, et pour la nature des liens avenirs avec le continent africain.
Sur ce seul point, le président français a eu raison de dire que le 28e sommet France-Afrique, sera un nouveau tournant de l’histoire des relations entre les deux parties. Mais ce tournant pourrait être pris selon le côté par lequel, les travaux de Montpellier déboucheront.
Yves Modeste NGUE