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Abidjan, le 21 mai 2025 – La signature récente d’une convention entre la compagnie aérienne Corsair et plusieurs institutions ivoiriennes, dont l’Assemblée nationale et le Sénat, suscite une vive polémique. Cette initiative, qui vise à faciliter les déplacements médicaux vers Paris pour certains responsables publics, a été vivement critiquée par la plateforme citoyenne AGIP (Alliance pour une Gouvernance Inclusive et Participative).
Dans une déclaration dont akondanews.net a reçu copie, M. Dihignité Dah Sansan, président de la MICOCI et porte-parole intérimaire de l’AGIP, la plateforme estime que cet accord constitue « une gifle au système de santé ivoirien et au peuple ».
Selon l’AGIP, cette convention traduit un rejet implicite du système de santé ivoirien par ceux qui sont censés en garantir la qualité et le bon fonctionnement. « Pendant que la grande majorité des citoyens doit se contenter d’une Couverture Maladie Universelle (CMU) encore fragile, nos élus concluent des accords pour se faire soigner dans des hôpitaux privés étrangers », a dénoncé M. Dah Sansan.
La plateforme y voit un signal négatif envoyé aux professionnels de santé nationaux, dont l’engagement reste pourtant constant malgré des conditions de travail souvent difficiles. « C’est quelque part leur dire : ‘Vous n’êtes pas dignes de nous soigner’ », a-t-il ajouté.
Face à ce qu’elle considère comme une inégalité flagrante d’accès aux soins, l’AGIP formule une série de propositions visant à renforcer l’équité et la transparence dans le secteur de la santé publique. Il s’agit notamment de :
1. La réalisation d’un audit citoyen sur les dépenses publiques liées aux soins médicaux à l’étranger des responsables publics ;
2. Un investissement massif dans les infrastructures sanitaires nationales, incluant les équipements, les ressources humaines et l’accessibilité ;
3. Une réforme sérieuse de la CMU, afin de garantir une prise en charge plus efficace et équitable pour tous les citoyens ;
4. La suppression immédiate des privilèges médicaux réservés aux détenteurs de fonctions publiques.
Pour l’AGIP, l’accès à la santé doit rester un droit fondamental, et non un privilège réservé à une élite. « En tant que sentinelles citoyennes, nous appelons chaque Ivoirienne et chaque Ivoirien, chaque organisation éprise de justice, à une mobilisation pacifique, lucide et déterminée pour défendre l’égalité d’accès à la santé », a conclu le porte-parole de la plateforme.
Alors que le débat sur la gouvernance du système sanitaire ivoirien revient au premier plan, l’AGIP entend poursuivre son plaidoyer en faveur d’une réforme en profondeur, pour que la santé publique redevienne une priorité nationale.
Serge Kpan, Correspondant à Abidjan
Akondanews.net