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Selon une étude menée par Kaan Devecioglu, expert en Afrique au Centre d’études du Moyen-Orient (ORSAM), les essais nucléaires français effectués en Algérie entre 1960 et 1966 continuent de nuire à la santé humaine et à l’environnement. Les essais ont été réalisés dans les tunnels de montagne près de la ville de Reggane, à environ 1200 kilomètres de la capitale algérienne, dont 11 ont été effectués après l’accord d’Évian de 1962 qui a accordé l’indépendance à l’Algérie.
Les conséquences des 17 explosions nucléaires se font encore ressentir aujourd’hui non seulement en Algérie mais également dans les pays voisins tels que la Libye, la Tunisie, le Mali et le Maroc. Selon les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Sabri Bukadum, ces essais équivalent à 3 à 4 fois la bombe atomique larguée sur Hiroshima.
Les retombées radioactives ont eu un impact sur la santé de la population, et des maladies respiratoires chroniques ainsi que des maladies oculaires sont encore constatées chez les habitants de la région. De plus, la pollution radioactive a entraîné des naissances d’enfants handicapés. Les déchets nucléaires présents dans certains endroits posent des problèmes d’infrastructure, affectant les produits agricoles et mettant en danger la santé alimentaire.
Le gouvernement algérien cherche à identifier les emplacements de ces déchets nucléaires et à minimiser les risques en déplaçant la population des zones à haut niveau de radiation.
En ce qui concerne les demandes d’indemnisation de l’Algérie pour les dommages causés par les essais nucléaires, la France n’a pas encore répondu favorablement, évitant de verser des compensations à environ 100 000 personnes touchées directement ou indirectement.
Malgré une enquête sur l’histoire coloniale et la guerre d’Algérie menée en 2020, le président français Emmanuel Macron a décidé de ne pas présenter d’excuses pour la période coloniale, ce qui a suscité des réactions négatives en Algérie.
La France a promis en janvier 2023 de s’engager davantage, en accélérant la livraison des archives coloniales et en nettoyant les déchets des essais nucléaires dans le désert du Sahara algérien.
L’Algérie a également dû faire face aux séquelles des mines placées aux frontières est et ouest du pays pendant la période coloniale, détruisant huit millions de mines et déminant 62 000 hectares de terres agricoles. Le gouvernement algérien a mis en place d’importants programmes de soutien social et psychologique pour les victimes des mines.
Cet article met en lumière l’importance de reconnaître les conséquences des essais nucléaires passés et d’apporter des réponses adéquates aux dommages causés à la santé humaine et à l’environnement, ainsi qu’à la nécessité d’assumer les responsabilités pour les actions passées.
ElloMarie( conscience africaine, analyste politique, contributeur à akondanews)
Akondanews.net