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Le développement est généralement perçu comme « l’ensemble des transformations techniques, sociales, territoriales, démographiques et culturelles accompagnant la croissance de la production ».
Pour François Perroux, éminent économiste, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit global réel » (1961) .
Le développement vise à l’amélioration du « niveau de vie des individus qui peuvent mieux satisfaire leurs besoins et connaître une vie plus longue en meilleure santé ce qui leur permet de construire des projets ».
En d’autres termes, son rôle est d’ « élargir les possibilités, pour chacun, de choisir la vie qui lui convient ».
Il traduit l’aspect structurel et qualitatif de la croissance économique et peut être associé à l’idée de progrès économique et social
Pour le mesurer, analystes et bailleurs de fonds s’appuient sur les facteurs internes ou endogènes et les facteurs externes ou exogènes.
Si les facteurs exogènes se rapportent aux divers mécanismes économiques et financiers internationaux, y compris la division internationale du travail, le protectionnisme européen, le libre-échange et l’aide publique au développement, entre autres, qui agissent parfois comme de véritables les strangulations économiques, ceux relatifs aux éléments endogènes sont principalement la mauvaise gouvernance, corollaire de la corruption généralisée .
Cependant, à côté de ces facteurs macro-économiques et sociaux, il est également d’autres éléments que l’on pourrait qualifier d’impondérables immatériels mais qui sont extrêmement déterminants. C’est le cas du sens du devoir qui peut créer une véritable éthique de l’effort et du travail, sans laquelle aucune société ne peut survivre et prospérer.
Le sens du devoir est généralement appréhendé comme une « obligation particulière imposée par la morale, la loi, un règlement, les conventions sociales, etc. »
En d’autres termes, c’est une « prise de conscience motivante d’une responsabilité éthique »
Par ailleurs, si le sentiment du devoir désigne « La conscience qu’a l’individu de dépendre de la communauté sociale… », celui qui en est conscient sera nécessairement amené à développer ou cultiver un certain nombre de valeurs.
Au niveau social, le citoyen se sent investi d’une mission dont il doit absolument s’acquitter avec la plus grande dextérité dans un délai satisfaisant, pour le bien de la communauté. Cela implique les qualités comme l’abnégation, la disponibilité, la discipline, l’engagement, le désintéressement, la loyauté, etc.,
Au niveau professionnel, il aura développé un sens aigu de la conscience professionnelle et de la responsabilité. Poussé toujours par le sentiment de mieux faire son devoir, il n’aura pour seul repère que ce que sa conscience lui dicte : bien accomplir les tâches à lui attribuées sans forcément tenir compte du comportement de ses collègues. Il va sans dire que, dans le contexte laxiste qui caractérise le nôtre, il peut se heurter au sentiment général qu’il fait du zèle pour se faire positivement remarquer. Mais peu importe! Il doit foncer et ne pas se laisser influencer car par son comportement, il fera sûrement des émules quel que soit le temps que cela va prendre parce que c’est justement de cette manière qu’un citoyen digne de ce nom doit agir.
Cela dit, comment inculquer ce précieux sentiment en chaque individu?
Il est évident que certaines personnes semblent être naturellement prédisposées à respecter les lois et valeurs morales, et qu’elles perçoivent le devoir comme « une responsabilité, un rôle, un engagement, une mission » ou « un appel enthousiasmant venant du cœur », tandis que d’autres, considérant le devoir comme une corvée, une exigence, un impératif et « un appel contraignant venant de l’extérieur », préfèrent « obéir à ce qui leur procure du plaisir et de la joie et renoncent à toute forme de contrainte extérieure qui leur paraît entraver leur liberté » au détriment du bien-être général. Quel que le type auquel on a affaire, c’est justement là que l’éducation et la sensibilisation devront inlassablement jouer un rôle fondamental.
Oussou Kouamé Rémi, Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké et Doyen du Campus 2 de l’université internationale Clairefontaine- Expert en emploi et employabilité de l’étudiant
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