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Le gouvernement reconnait des abus dans l’application de la politique vaccinale. Depuis un mois, Kigali a durci les mesures d’incitation à la vaccination : sans certificat, impossible de travailler dans le service public, de se rendre dans les restaurants et les lieux de culte et même d’emprunter les transports en commun. A côté, des personnes assurent avoir été vaccinées de force.
Parallèlement au durcissement des mesures d’incitation à la vaccination contre le Covid-19, des témoignages de personnes, assurant avoir été vaccinées de force ou ayant fui le pays de peur de se faire vacciner contre leur gré, se sont multipliés dans les médias et sur les réseaux sociaux. Après avoir nié cet état de fait, dans un premier temps, le gouvernement, par la voix d’Alain Mukuralinda porte-parole adjoint du gouvernement rwandais indiqué que « la vaccination n’est pas obligatoire mais parmi les gens qui sensibilisent, certains peuvent faire de l’excès de zèle. Mais il ne faut pas que cela soit pris comme la politique générale du gouvernement. Si quelqu’un fait de l’excès de zèle, il faut qu’il soit dénoncé », mais la réalité semble être tout autre.
En effet, La polémique éclate début janvier, lorsque plusieurs rwandais arrivent sur l’île congolaise d’Idjwi, assurant fuir la vaccination pour des raisons religieuses. Alors qu’ils sont rapidement reconduits au Rwanda, les témoignages de vaccinations forcées dans différents districts du pays se multiplient dans les médias et sur les réseaux sociaux. Aussi, des rapports indiqueraient –ils que des rwandais sont tenus de se faire vacciner soit, pour protéger leur travail soit, pour éviter une éventuelle poursuite et une condamnation.
Le porte-parole ajoute que ce sont des allégations mensongères qui ont sans doute incité des rwandais à fuir le pays, alors que Emmanuel Uwitonze, assure avoir été arrêté, en décembre, lors d’une prière collective dans l’est du pays, puis vacciné de force sur ordre des autorités locales, aux côtés de plusieurs autres personnes « Ils nous ont emmené un par un dans la pièce de vaccination. Certains qui refusaient ont été battus. Je me suis senti persécuté en quelque sorte. J’ai choisi de quitter le pays parce que j’ai le droit de croire en ce que je veux. »
Emmanuel dit être membre de l’Église adventiste du 7e jour, qui revendique environ 900 000 fidèles au Rwanda. La rédaction de akondanews.net a pu s’entretenir avec un autre adventiste qui a expliqué avoir récemment quitté le pays avec ses proches par peur d’être vacciné de force.
L’Église Adventiste du 7e jour au Rwanda de peur des représailles et autres formes de menaces, soutient officiellement la vaccination contre le coronavirus et selon son directeur de communication, Onesphore Yadusoneye, ce sont quelques fidèles qui s’y opposent.
Raphael LUMOO
Akondanews.net