Reprise du dialogue inter-ivoiriens : Les cinq clés qui ouvrent la porte de la vraie réconciliation nationale

Lecteur Audio
Getting your Trinity Audio player ready...

Ouvert ce jeudi 20 janvier à Abidjan, le conclave inter-ivoiriens porte en lui-même, l’élixir qui pourrait neutraliser le poison qui a toujours fait au tissu social de ce pays de l’Afrique de l’ouest jadis considéré comme havre de paix. Akondanews vous livre en exclusivité, cinq (5) sujets qui constituent les principales clés de la vraie réconciliation nationale à laquelle aspire tout le peuple ivoirien.

 Il s’agit notamment de la libération des prisonniers politiques civils et militaires, l’audit de la liste électorale, le nouveau découpage électoral, la réforme de la Cei conformément à une décision rendue le mercredi 15 juillet 2020, par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp) ordonnant à Etat de la Côte d’Ivoire de réformer à nouveau la Commission électorale indépendante (Cei) dans un délai de trois mois et le vote d’une nouvelle Constitution consensuelle.

1- La libération des prisonniers politiques civils et militaires est très attendue pour espérer la réconciliation nationale. Car, comme l’a indiqué Michel Gbagbo en 2014, «les Ivoiriens ont besoin que la justice des vainqueurs cesse et que le chef d’Etat prennent des mesures politiques courageuses» pour donner une chance à la réconciliation, à la stabilité du pays. Car, a-t-il souligné, «si l’objectif assigné à une telle décision est louable, il s’avère tout aussi impératif de donner une nouvelle chance à la Côte d’Ivoire et à son avenir en mettant définitivement fin aux effets de la crise postélectorale, notamment par la libération de tous les prisonniers politiques».

2– Pour rétablir la confiance entre les politiques, notamment au niveau de l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, il est bon que les parties prenantes s’accordent sur la liste électorale. C’est pourquoi l’audit de l’actuelle liste électorale est plus que jamais nécessaire voire impérieux.

3- Pareil pour le découpage électoral. Car l’actuel découpage est véritablement déséquilibré et est largement à l’avantage du parti au pouvoir.

4- C’est également le cas avec l’actuelle Commission électorale indépendante (Cei) dont la réforme est exigée par l’opposition. Pour plus de sérénité lors des élections. C’est pour justement éviter les crises à répétition que, suite à une plainte déposée par une partie de l’opposition ivoirienne contre l’Etat de Côte d’Ivoire après de l’adoption en juillet 2019 d’un nouveau texte réformant l’organe chargé de conduire les élections dans le pays, la Cadhp a demandé la réforme de la Cei.

En fait, pour la Cadhp, l’Etat de Côte d’Ivoire «n’a pas pleinement respecté les articles 17 de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance (Cadeg) et 3 du Protocole de la Cedeao sur la démocratie et, par conséquent, a violé ces dispositions».

Et l’institution judiciaire sous régionale de préciser que le régime Ouattara dans sa réforme de 2020, «n’a pas pleinement non seulement rempli les obligations qui lui incombent de garantir la confiance du public et la transparence dans la gestion des affaires publiques ainsi que la participation effective des citoyens dans les processus démocratiques telles que prescrites par les articles 3(7), 3(8) et 13 de la Cadeg, mais aussi son obligation de veiller à ce que l’organe électoral jouisse de la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique, comme le prescrit l’article 3 du protocole de la Cedeao sur la démocratie…».

5-Le vote d’une nouvelle Constitution consensuelle est nécessaire parce que celle de 2016 est encore source de conflit. N’est-ce pas sa mauvaise interprétation qui a amené Ouattara à briguer un 3è mandat ayant occasionné des morts et de nombreux blessés avant, pendant et après la présidentielle du 31 octobre 2020 ?

Voici en quelques mots, les cinq clés qui ouvrent les portes de la réconciliation nationale. Il reste à souhaiter que la sagesse gagne les participants à cette cinquième phase du dialogue politique rouvert, hier. Car s’ils arrivent à se mettre d’accord sur ces cinq éléments essentiels, la Côte d’Ivoire et ses habitants y gagneront beaucoup et la paix définitive sera forcément au rendez-vous, pour le bonheur de toutes et de tous.

Denzel Bereby

Votez ce post

Laisser un commentaire

Traduire»