Kinshasa, le 17 août 2023
Moins de trois mois après la catastrophe qui a frappé la population de Nyamukubi, située dans le territoire de Kalehe en province du Sud Kivu, dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, un danger plane sur les sinistrés de la catastrophe de Nyamukubi en raison du manque d’assistance.
La faible attention portée par le gouvernement congolais à la vie des plus de 4000 ménages victimes de cette catastrophe a suscité des inquiétudes, notamment en raison de nombreux cas de détournement de fonds destinés à cette population. La société civile locale a dénoncé ces détournements, devenant elle-même la cible des services de sécurité, qui ont procédé à des arrestations et ont forcé certains à vivre dans la clandestinité, dans le but d’imposer le silence.
Le dernier incident remonte au 10 août, lorsque M. Didier MUSUKA, président de la société civile de Kalehe, a été arrêté arbitrairement et transféré à la prison centrale de Bukavu. Ces arrestations font suite à des dénonciations impliquant certains politiciens dans le détournement des fonds destinés aux sinistrés de Nyamukubi.
Selon le témoignage d’un sinistré qui a souhaité rester anonyme, « Cette arrestation visait à nous intimider afin de modifier les éléments liés aux fonds réservés aux 4000 sinistrés, dont chacun aurait dû bénéficier de 1050 dollars. Cependant, à notre grande surprise, après avoir remis la carte à trois personnes, le montant a été réduit à 150 dollars au lieu des 1050 dollars prévus selon les sinistrés ».
En outre, les biens, qu’ils soient vivres ou non vivres, profitent aux chefs et aux agents distributeurs qui vendent les jetons aux commerçants plutôt que de les remettre aux sinistrés. Le service humanitaire s’est transformé en un commerce à Nyamukubi, où les sinistrés n’ont que leurs larmes pour témoigner de leur désespoir.
Rappelons que le drame de Nyamukubi s’est produit en mai, causant plus de 500 morts, enterrés dans des sacs mortuaires, 1500 personnes portées disparues et plus de 4000 ménages qui ont perdu leurs habitations, leurs écoles et autres infrastructures de base.
Raphael LUMOO correspondant, Kinshasa
Akondanews.net