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Un calme relatif est revenu ce dimanche après-midi dans la localité de Kavumu, située à une trentaine de kilomètres au nord de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, après une occupation temporaire de la ville par des éléments armés identifiés comme appartenant aux groupes VDP/Wazalendo.
Des affrontements ont eu lieu dans la matinée entre ces miliciens d’autodéfense et les éléments de l’AFC/M23, groupe armé accusé de déstabiliser l’Est de la République démocratique du Congo depuis plusieurs mois.
Plusieurs corps de civils retrouvés dans les rues
Selon des témoins sur place, plusieurs corps sans vie de civils ont été aperçus dans certains quartiers de Kavumu, notamment aux abords du marché central et près des zones d’habitation dense. L’ampleur exacte des pertes humaines n’a pas encore été confirmée officiellement par les autorités locales, mais des sources humanitaires parlent déjà d’une situation dramatique.
« Des femmes et des enfants sont en fuite. Les maisons sont vides, et on sent encore la peur dans l’air », témoigne un habitant joint par téléphone.
L’aéroport de Kavumu à nouveau stratégique
L’un des points névralgiques de cette escalade a été l’aéroport de Kavumu, brièvement déserté dans la matinée, avant d’être repris par les éléments de l’AFC/M23, qui y ont désormais établi une présence visible.
Ce retour de l’AFC/M23 à Kavumu soulève des interrogations quant à leurs ambitions territoriales. L’aéroport, bien que secondaire, est un point logistique stratégique dans une région déjà fragilisée par des années d’instabilité.
Un contexte de tensions persistantes
Cette montée de tension s’inscrit dans un contexte sécuritaire déjà explosif. Les Wazalendo (ou « patriotes résistants »), regroupement hétéroclite de groupes d’autodéfense, affirment lutter contre les agressions du M23 et défendre les intérêts des populations locales.
De leur côté, les forces de l’AFC/M23, soutenues selon Kinshasa par des puissances étrangères, notamment le Rwanda — ce que Kigali dément — poursuivent leur avancée dans plusieurs localités du Nord et du Sud-Kivu depuis la fin de l’année 2023.
Le gouvernement congolais, malgré les appels à la désescalade, peine à restaurer son autorité dans certaines zones sous influence rebelle.
Appels à une réponse humanitaire d’urgence
Face à la précarité des conditions sur le terrain, plusieurs ONG internationales et associations locales appellent à une intervention humanitaire rapide, notamment pour venir en aide aux déplacés internes qui fuient les affrontements.
Un agent de l’organisation Médecins du Kivu lance un cri d’alarme :
« Il faut une présence médicale immédiate. Nous risquons une catastrophe humanitaire si les corridors ne sont pas ouverts. »
Une région à surveiller de près
La situation à Kavumu pourrait être un indicateur inquiétant de l’évolution du conflit dans la région. Alors que les regards sont souvent tournés vers le Nord-Kivu et la ville stratégique de Goma, le Sud-Kivu pourrait à son tour basculer dans une instabilité durable.
Akondanews.net reste mobilisé pour suivre l’évolution de la situation heure par heure, en lien avec ses correspondants sur le terrain.
La rédaction
Akondanews.net