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Kinshasa, le 25 octobre 2021- L’ancien Premier ministre de Joseph Kabila devra s’expliquer devant la Cour constitutionnelle sur l’échec du projet agro-industriel Bukanga-Lonzo qui a coûté à l’État congolais plus de 285 millions de dollars américains. Il a toujours clamé son innocence, se disant plutôt victime d’un acharnement politique.
À l’issue d’un rapport publié en novembre 2020, l’Inspection générale des finances avait dénoncé le détournement de 205 millions de dollars sur 285 millions décaissés par l’État congolais pour la relance en 2014 du grand site agro-industriel de Bukanga-Lonzo, dans l’ex-province du Bandundu.
Le Premier ministre de l’époque, Augustin Matata Ponyo, est présenté dans ce rapport comme l’auteur intellectuel de ce détournement de fonds.
Selon Jules Alingeti, numéro un de l’IGF, l’audit avait été commandité par Matata lui-même. L’ancien Premier ministre de Joseph Kabila devra s’expliquer devant la Cour constitutionnelle étant donné qu’il ne jouit plus d’immunité.
Mais l’ancien Premier ministre n’entend pas se laisser faire. Sa défense pourrait relever quelques exceptions : l’inconstitutionnalité de la Cour constitutionnelle à juger le sénateur Matata et les immunités levées uniquement pour l’affaire liée à la zaïrianisation devrait, pensent ses proches, empêcher la tenue de ce procès. Le camp de Matata martèle que c’est une affaire politique destinée à fragiliser un probable candidat pour la présidentielle de 2023.
Ce procès très attendu par l’opinion ne verra malheureusement pas la participation de son avocat français qui n’a reçu ni visa ni accréditation. Il n’est inscrit à aucun barreau de Kinshasa et il n’existe pas de coopération en la matière entre la RDC et la France, explique une source proche de la cour constitutionnelle.
Pour rappel Le 5 juillet, six membres du bureau du Sénat ont consenti à une demande du procureur près la Cour constitutionnelle de lever l’immunité parlementaire du sénateur Matata Ponyo pour une autre affaire judiciaire.
L’ancien Premier ministre avait alors comparu devant la Cour constitutionnelle pour des soupçons de détournement de fonds destinés à payer les créanciers de la « Zaïrianisation », une mesure d’expropriation sans indemnisation d’entrepreneurs étrangers décidée en 1973 par le Mobutu Sese Seko.
A l’issue d’une audience, le parquet près la Cour constitutionnelle avait décidé le 13 juillet de placer le sénateur Matata Ponyo en résidence surveillée avant de revenir sur cette décision le lendemain.
Raphael LUMOO
Akondanews.net