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« L’inspection générale des finances (IGF) dépend non pas de la présidence de la République, mais du président de la République », a dénoncé l’ODEP (Observatoire de la dépense publique) dans un communiqué de presse. Cette structure accuse le président Félix Tshisekedi d’avoir instrumentalisé l’IGF à des fins politiciennes.
Le communiqué de l’ODEP fait suite aux propos tenus dernièrement par l’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, relatif aux dépassements budgétaires fortement décrié à la présidence de la République. « Impossible de croire que, ce haut cadre de l’IGF peut autant fouler aux pieds, les dispositions constitutionnelles et légales, relatives aux finances publiques, sans avoir les ordres et injonctions de son employeur », dénonce l’ODEP dans son communiqué, avant d’accuser l’Inspecteur Jules Alingete de couvrir une gabegie financière à la présidence, où les dépassements budgétaires sont devenus une culture et un mauvais exemple pour tous les gestionnaires des finances de l’Etat.
A titre d’exemple, l’ODEP rappelle qu’à la fin du mois de septembre, plusieurs institutions avaient dépassé leur budget annuel, contrairement à la présidence de la République qui l’a atteint en milieu d’année.
« Depuis le mois d’août 2021, la présidence de la République engage les dépenses sans disponibilité des crédits. Elle a déjà dépensé 253,7 millions de dollars américains ; alors que 159,8 millions américains avaient été votés pour toute l’année, soit un dépassement de 111 % qui va encore se creuser d’ici à la fin décembre », note le communiqué de l’ODEP.
Dans le même chapitre, l’ODEP rappelle que, « pour toute l’année 2020, la présidence avait dépassé son budget de 18 millions de dollars, contre 93,9 millions jusqu’ici en 2021 ».
Effectif pléthorique à la présidence et voyages fréquents
Selon le communiqué de l’ODEP, la situation est consécutive à la taille du cabinet, dont le nombre d’agents est passé de 445 en 2019 à 1018 en 2021 et 1096 prévus pour 2022. L’ODEP cite également les voyages du président.
L’ODEP reste d’avis que, une telle gouvernance budgétaire ne peut permettre ni la création des richesses, ni l’amélioration des conditions sociales de la population, encore moins de rendre effective la décentralisation, telle que prévue par la Constitution.
Quid des sanctions ?
Faisant savoir que le parlement est l’autorité budgétaire et que la Cour des comptes une institution supérieure de contrôle, l’ODEP souligne que la loi prévoit des sanctions contre toute personne qui aura engagé des dépenses sans disponibilité de crédits.
Aussi exhorte-t-il le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, à réhabiliter la Cour des comptes et à laisser travailler avec objectivité l’IGF.
L’ODEP exhorte également à la fin des mauvaises pratiques de gestion des finances publiques, qui sont devenues une pratique quotidienne au sommet de l’État, depuis le mois de janvier 2019 ; à mettre fin à la campagne d’apologie de la mauvaise gouvernance à laquelle s’illustre l’IGF de Jules Alingete et à le sanctionner.
Raphael LUMOO