RDC : Polémique sur l’efficacité de l’état d’urgence après un nouveau massacre

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Kinshasa, le 17.11.2021.
En RDC, nouvelle polémique entre l’armée et la société civile après un massacre attribué à des présumés rebelles ADF dans la nuit du 11 au 12 novembre pendant que la majorité des autorités en plein réception à la présidence de la République à Kinshasa après la victoire des léopards face aux écureuils du Benin, l’attaque la plus meurtrière depuis janvier 2020.

La société civile de Beni estime que l’état de siège, instauré en mai dans le territoire de Béni, n’a pas répondu aux attentes de la population.
Attaques de villages, massacres de populations civiles innocentes poussées à fuir leurs domiciles, embuscades meurtrières sur l’axe dite triangle de la mort. Les violences n’ont pas cessé, selon plusieurs organisations qui assurent qu’à part la ville de Beni, les rebelles des ADF sont en train d’étendre leur champ d’actions, notamment dans la chefferie des Bashu.
« L’objectif de l’ordonnance signée par le chef de l’État, c’est imposer la paix, restaurer l’autorité de l’État, mais aussi protéger les populations et leurs biens. Mais curieusement, pendant les six mois que nous venons de faire dans l’état de siège, la population continue à être tuée, la population n’est pas du tout sécurisée. En tout cas, au niveau du territoire de Béni et Irumu, les choses n’ont pas changé », estime Omar Bin HANGI, un acteur de la société civile joint par notre rédaction à Beni.
Concernant la dernière attaque, la plus meurtrière depuis 2020, la société civile parle d’au moins 38 morts et jusqu’à 60 personnes enlevées dont leurs corps ont été découverts dans le graben. Le porte-parole des FARDC dans la province de l’Ituri en reste au bilan donné au lendemain du massacre : 5 civils tués et plusieurs blessés, ainsi que 8 présumés rebelles ADF tués lors des opérations de poursuite.
« Mauvaise foi »
Côté FARDC, on dénonce « la mauvaise foi » de certaines organisations de la société civile qui seraient mues, selon leur porte-parole dans la province de l’Ituri, par des intérêts politiques « inavoués ».
Le capitaine Anthony Mwalwishay pointe également la complicité dont « les terroristes des ADF » bénéficient dans la région. « Qui donne la force aux ADF de continuer des actions ? Mais qui sont ces mouvements Maï-Maï qui appuient souvent logistiquement ou bien opérationnellement les ADF sur le terrain ? Ce sont les fils et filles du terroir ! Donc nous devons à un certain moment arrêter l’hypocrisie et aborder les problèmes dans le bon sens. »
Le capitaine Mwalwishay tente de calmer le jeu. Il appelle la population à appuyer massivement son armée, expliquant qu’il est encore tôt pour juger le travail qu’ils font sur le terrain et au parlement c’est de la prorogation en prorogation déjà le douzième s’annonce et les élus de province campent sur leurs positions celle de ne pas participer aux pléniers statuant sur la prorogation de l’état de siège tant les recommandations de la commission défense et sécurité ne soient mise en application.
Raphael LUMOO
Akondanews.net

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