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Le jeudi 13 mars 2025, s’est ouvert à Kinshasa le procès de plusieurs hauts gradés des forces armées et de la police nationale congolaise devant la Haute Cour Militaire. Les prévenus, pour la plupart d’anciens responsables en poste à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, sont poursuivis pour diverses infractions graves, notamment la fuite devant l’ennemi, la violation des consignes militaires et l’abandon de troupes face à l’adversaire.
Cette première audience a été consacrée à l’identification des prévenus. Parmi eux, figurent des officiers de haut rang dont :
Général de Brigade ALENGBYA Janvier, Commandant de la 34ᵉ Région Militaire
Commissaire Divisionnaire EKUKA LIPOPO Jean Romuald, Gouverneur ad intérim du Nord-Kivu
Général MUPEMBE MUBENZO Patrick, Commandant de la 11ᵉ Brigade Réaction Rapide basée à Sake-Kichanga
Général de Brigade YAMBA PTEME Danny, Conseiller du gouverneur militaire en charge de la sécurité et de l’ordre public
Général MUKUNA NTUMBA Edit Léonard, Commissaire de la Police en province du Nord-Kivu
Des accusations lourdes à l’encontre des prévenus
La Haute Cour Militaire, siégeant en matière de répression, a retenu plusieurs charges contre les accusés, notamment :
Fuite devant l’ennemi en affrétant un bateau privé appartenant à Vany Bishweka, le 26 janvier 2025
Violation des consignes militaires, mettant en péril la défense nationale
Incitation des militaires à commettre des actes de vandalisme contre la population civile
Abandon de militaires et de matériels destinés à la défense de la patrie, facilitant ainsi l’avancée ennemie
Ces accusations, particulièrement graves, pourraient entraîner des sanctions exemplaires, allant jusqu’à de lourdes peines de prison.
Un tournant dans la lutte contre l’impunité militaire en RDC
Le renvoi du dossier au 20 mars 2025 a été décidé afin de permettre aux avocats de la défense de s’imprégner des charges retenues contre leurs clients. Ce procès marque un tournant décisif dans la lutte contre l’impunité au sein des forces armées congolaises, souvent accusées de replis stratégiques injustifiés et de manquements dans la défense du territoire national.
Face aux défis sécuritaires persistants à l’Est du pays, la justice militaire congolaise semble vouloir envoyer un signal fort quant à la responsabilité des commandants dans la gestion des opérations et la protection des populations. Ce procès sera scruté de près tant par l’opinion publique nationale que par la communauté internationale, soucieuse de voir la RDC restaurer l’ordre et la discipline au sein de ses forces armées.
La suite des audiences pourrait révéler des éléments cruciaux sur la gestion militaire des conflits à l’Est et les responsabilités individuelles dans les récents revers subis par les FARDC face aux groupes armés.
Rédaction
Akondanews.net