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Kinshasa, le 14 octobre 2021- N’ayant plus d’alibi, « les Kabbalistes » font croc-en-jambe aux actions du Chef de l’Etat, la nouvelle majorité désormais seule responsable de ses actes.
La tempête est passée. Augustin Kibasa peut désormais, boire du petit-lait. Le couperet tant redouté n’a plus chuté. Bien au contraire, fragilisé par les débats à l’Assemblée nationale autour de la très controversée taxe RAM (Registre des appareils mobiles), le ministre des Postes, des Télécommunications et de Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (PT-NTIC), est sorti de la salle des Congrès, hier mercredi 13 octobre, sans y laisser la moindre plume.
Plus de peur que de mal. Visé par une motion de défiance, Augustin Kibasa Maliba a bénéficié, hier, de la clémence des députés de la nouvelle majorité post coalition FCC-CACH. Autant le dire, la plénière de la Chambre basse du mercredi 13 octobre, aura été l’opposée de celle du 29 septembre dernier.
C’est donc un Augustin Kibassa Maliba, visiblement détendu, qui s’est présenté pour une seconde fois devant les députés nationaux pour présenter ses moyens de défense en rapport avec le dossier RAM.
Ainsi, au nom de la solidarité « mécanique », les députés nationaux de l’Union sacrée de la nation (USN), se sont montrés le mercredi, plus cléments vis-à-vis du patron des PT-NTIC, qu’ils ne l’avaient été lors de la précédente plénière sur le même sujet.
Doit-on, déduire qu’il s’agit d’un coup de théâtre ? L’archange de la richesse aurait-il été de passage à l’hémicycle ?
Rien de nouveau sous le soleil. Le jeudi 4 octobre 2007, un Antonov 26 d’une compagnie privé s’était écrasé, quelques minutes après son décollage, sur le quartier Kingasani ya Suka, dans la commune de Kimbanseke. On rappelle que l’appareil avait percuté une dizaine de maisons, avant de s’enflammer. 50 personnes avaient péri dans cette catastrophe, selon le bilan officiel.
A la suite de cette tragédie, considérée comme le plus grand et le premier accident aérien, en termes de densité dans l’histoire du pays, Jean-Lucien Busa, alors député national du MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-Pierre Bemba, avait adressé une question orale au ministre des Transports d’alors, pour s’informer de l’auteur de la délivrance de l’autorisation de la mise en circulation de l’Antonov 26, quand on sait que les vols Antonov avaient été interdits par le ministre de tutelle.
Sans attendre l’issue de l’enquête parlementaire menée sur cette catastrophe, le ministre fut démis de ses fonctions.
En son temps, l’UDPS, principal parti de l’opposition, aujourd’hui au pouvoir au sommet de l’Etat, avait donc fait de cet accident, un fonds important de sa campagne contre le régime de Joseph Kabila.
Toujours en rapport avec ce qui se passe au Parlement depuis la toute première législature en 2007, chaque fois que l’on remettait des jeeps à crédit aux députés nationaux, c’est encore l’UDPS qui, brandissant les conditions de vie des centaines de milliers d’agents et fonctionnaires de l’Etat, n’avait de cesse dénoncer cette pratique, sous-prétexte que les 500 députés, composant la Chambre, ne devraient pas vivre dans l’opulence au détriment de la majorité des dizaines de millions de Congolais qui croupissent dans la misère.
Et, chaque fois que les députés nationaux débattaient d’une question d’intérêt national, dans le sens qui ne rencontrait pas les attentes de la très symbolique 10ème rue Limete, c’est le Parlement qu’on qualifiait de caisse de résonnance de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP), acquise au Président Joseph Kabila !
Aujourd’hui, l’ironie de l’histoire met en lumière les faits qui hier étaient foncièrement dénoncés par les nouveaux tenants du pouvoir. En effet, la nouvelle majorité, dont l’UDPS est le noyau, est moins exemplaire en matière de bonne gouvernance. Des jeeps sont remises aux députés nationaux, alors que les conditions de vie des mêmes Congolais dont elle prétendait défendre la cause pendant les trois décennies de sa lutte, n’ont pas changé.
De plus, sa gestion approximative des affaires de l’Etat reste marquée par la grève des enseignants depuis deux semaines ainsi que des médecins et des prestataires de soins dans les zones qui souffrent d’épidémie (Beni).
La question qui taraude les esprits dans l’opinion, est celle de savoir si la nouvelle majorité fait réellement la différence de la kabilie. Que se serait-il passé si l’affaire RAM ?
A ce jour, des observateurs notent plusieurs sujets qui fâchent. Entre autres, la désactivation des enseignants grévistes des écoles catholiques, du fichier de la paie du SECOPE (Service de contrôle et de paie des enseignants), la gratuité de l’Enseignement de base dans tous les établissements publics, jugée comme un échec.
Tout bien considéré, l’USN, à l’épreuve du pouvoir, est donc sur les traces du FCC. Mieux, de l’ancienne Majorité du président honoraire Joseph Kabila.
Raphael LUMOO
Akondanews.net