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Kinshasa, 22 novembre 2024 – Les acteurs majeurs de l’opposition congolaise ont exprimé, depuis le siège de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), leur ferme opposition à la révision constitutionnelle projetée par le président Félix Tshisekedi. À travers une déclaration commune, les leaders de l’opposition ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel » visant à permettre un troisième mandat et à prolonger indéfiniment le pouvoir du chef de l’État.
Parmi les personnalités présentes figuraient Ramazani Shadari (PPRD), Devos Kitoko (ECIDE), Théophile Mbemba, Félix Kabange Numbi, et Bruno Tshibala Nzenze. La déclaration a été lue par Emmanuel Ramazani Shadari, appelant le peuple congolais à se mobiliser pour défendre la Constitution.
Un cri d’alerte pour la démocratie
« Peuple congolais, l’heure est grave, réveillons-nous ! Défendons nos droits et notre souveraineté. Empêchons Monsieur Félix Tshilombo de réaliser son coup d’État constitutionnel », a lancé Shadari. L’opposition a martelé son rejet de toute tentative de révision de la Constitution pour permettre un troisième mandat, citant l’article 220 qui interdit explicitement toute modification touchant au nombre et à la durée des mandats présidentiels.
Accusations contre le régime Tshisekedi
L’opposition accuse le président Tshisekedi de détourner l’attention des véritables enjeux auxquels fait face la République démocratique du Congo (RDC). « Au lieu de promouvoir la cohésion nationale et de résoudre les problèmes du pays, Monsieur Tshisekedi cherche à changer la Constitution pour s’éterniser au pouvoir », ont-ils déclaré.
Ils ont également dénoncé une série de violations des droits humains, évoquant la répression contre les opposants, l’assassinat de l’Honorable Chérubin Okende, ainsi que l’arrestation arbitraire de figures politiques telles que Seth Kikuni, Jean-Marc Kabund, et Mike Mukebay.
Appel à des manifestations nationales et internationales
L’opposition a annoncé des manifestations citoyennes à travers le pays et au sein de la diaspora pour barrer la route à cette révision constitutionnelle. Selon les leaders, ces mobilisations auront pour but de rappeler au président ses engagements envers le peuple, notamment l’amélioration des conditions sociales et économiques, la lutte contre l’insécurité dans l’Est du pays, et la défense de l’intégrité territoriale.
La Constitution, enjeu de souveraineté nationale
L’opposition a réfuté les affirmations du président Tshisekedi, qui a accusé la Constitution actuelle d’être une œuvre étrangère. « La Constitution de 2006 est le fruit de l’engagement du peuple congolais. Aucun millimètre du territoire national ne peut être cédé sans l’accord préalable du peuple, consulté par référendum », ont-ils rappelé, citant l’article 214 de la Constitution.
Une crise politique à l’horizon ?
La révision constitutionnelle envisagée par Félix Tshisekedi polarise le paysage politique congolais, menaçant d’affecter la jeune démocratie du pays. Si les partisans du président défendent cette initiative comme une opportunité d’adapter la Constitution aux défis actuels, l’opposition et une grande partie de la société civile y voient une menace pour l’équilibre démocratique.
Dans un climat de tensions croissantes, l’avenir politique de la RDC semble suspendu à la capacité des forces en présence à trouver un consensus qui place les intérêts de la population au cœur des priorités.
Raphaël Lumo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net