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À Goma, l’un des principaux pôles commerciaux de l’est de la République démocratique du Congo, les étals du marché de Virunga sont restés désespérément vides ce mardi 22 juillet 2025. Une grève générale a été observée par les commerçants, en signe de protestation contre une taxe quotidienne imposée par le groupe armé M23-RDF qui contrôle actuellement la zone.
Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, cette taxe, fixée à 5 000 francs congolais par jour et prélevée de manière forcée, suscite colère et exaspération dans les rangs des commerçants. « On nous oblige à payer 5 000 FC chaque jour, même quand on ne vend rien. C’est devenu insupportable », s’indigne une commerçante rencontrée sur les lieux. « Aujourd’hui, on a décidé de dire non, même si c’est risqué. »
Un membre de l’administration du marché, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a confirmé l’existence de cette redevance imposée depuis la prise de contrôle de la ville par les rebelles en janvier dernier. « Les commerçants protestent contre une taxe journalière de 5 000 francs congolais imposée par les rebelles du M23-RDF », a-t-il affirmé.
Ce climat de tension s’est traduit ce jour par une fermeture quasi totale du marché. Les boutiques sont restées closes, les allées désertes, et le silence inhabituel qui régnait contrastait avec l’agitation commerciale habituelle du quartier.
Déjà affaiblie par l’insécurité persistante dans cette région de l’Est, l’économie locale semble aujourd’hui étouffée par une forme d’extorsion organisée, qui s’ajoute aux abus et exactions fréquemment dénoncés par les populations locales. Pour les commerçants, cette pression fiscale arbitraire est devenue la goutte de trop.
La société civile, quant à elle, monte au créneau. Plusieurs organisations locales en appellent aux autorités congolaises ainsi qu’aux partenaires internationaux pour qu’une réponse urgente soit apportée à cette situation, afin de garantir la protection des civils et le rétablissement de l’État de droit.
Face au silence des pouvoirs publics, les commerçants du marché de Virunga maintiennent leur mot d’ordre : aucune reprise des activités tant que cette taxation jugée abusive ne sera pas levée. Une mobilisation qui, malgré les risques encourus dans une zone sous contrôle rebelle, révèle la détermination d’une population lasse de subir.
La rédaction
Akondanews.net