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Kinshasa, le 04 août 2021–En République démocratique du Congo, le gouvernement du Premier ministre Sama Lukonde formé après la rupture de l’alliance d’avec Félix Tshisekedi, fête ce mercredi ses 100 jours de « grâce ». Quel bilan en dresser ?
C’est le premier gouvernement de l’Union sacrée, la nouvelle majorité souhaitée par le président Félix Tshisekedi. Le chef de l’État congolais s’était plaint de l’accord signé avec son prédécesseur, Joseph Kabila qu’il accusait avec sa coalition, le FCC, de bloquer ses réformes, notamment celles relatives aux droits de l’homme.
Le gouvernement Sama Lukonde appelé trivialement « gouvernement des Warriors », a dès sa prise de fonction instauré l’état de siège dans deux principales provinces du pays en proie à l’insécurité avant la perturbation de son programme de gouvernement par Volcan Nyiragongo. Laquelle situation a fortement retardé l’organisation du séminaire de formation gouvernemental qui avait pour objectif de donner les moyens cognitifs aux membres du gouvernement pour une meilleure gestion des affaires publiques.
L’une des réussites du gouvernement Sama Lukonde, reste la signature en si peu de temps d’un accord de prêt d’un milliard et demi de dollars sur trois ans avec le FMI (Fonds Monétaire International) aux fins d’opérer des réformes institutionnelles et structurelles comme l’avait souhaité le président Tshisekedi depuis son arrivée au pouvoir.
Les réserves de change et la collecte des recettes se sont améliorées, mais pour ce qui est de la réorientation des dépenses, aucune modification du budget n’a été adoptée jusque là, ce qui rend moins lisible l’action du gouvernement. Toutefois, de façon technique cela pourrait intervenir d’ici septembre.
Par ailleurs, les attentes vis-à-vis de cette équipe restent énormes, en particulier sur le plan social, comme en témoignent les principales grèves qui tardent à être satisfaites au Congo. En sus, la crise politique actuelle, relative au processus de désignation des animateurs de la CENI.
Au niveau sécuritaire, ce sont plusieurs groupes armés que le gouvernement tente de désarmer pour imposer la paix.
A ce propos, parmi les priorités affichées lors de son discours de politique générale, le Premier ministre avait souligné l’urgence de la pacification du pays, en particulier à Beni, Butembo, en Ituri, et dans le Nord-Katanga. Il avait promis que son gouvernement mobiliserait tous les moyens requis pour éradiquer les groupes armés et mettre fin à cette crise sécuritaire. Après quelques mois d’embellie, la situation s’est à nouveau dégradée avec les attentats aux explosifs artisanaux, notamment à Beni-ville.
De plus, selon l’ONU, les combattants ADF ont continué d’étendre leur zone d’action au-delà du secteur de Ruwenzori au Nord-Kivu, pour toucher les territoires de Mambasa et d’Irumu en Ituri.
La situation est tout aussi inquiétante dans les territoires de Lubero et de Masisi, où de nombreux groupes Maï-Maï contrôlent des zones où, ils imposent entre autres des taxes illégales aux populations.
Quid de la corruption au Congo ?
Les FARDC doivent aussi faire avec des cas de détournements de fonds destinés aux opérations militaires. Une vingtaine d’officiers a été mise à la disposition de la justice militaire ces deux dernières semaines. Face à ce tableau, des députés originaires du Nord-Kivu et de l’Ituri exigent une évaluation sans complaisance de l’état de siège, avant de procéder à une nouvelle prorogation de cette mesure. Mais, malgré des promesses renouvelées et la profession de bonne foi du gouvernement, il n’ya toujours pas d’actes concrets et selon les activistes de Droits humains, il y a toujours plus de paroles que d’actes.
Au niveau de l’effectivité de la liberté d’expression et surtout de la liberté d’opinion, la RDC enregistre plusieurs arrestations et détentions arbitraires d’activistes ou d’acteurs politiques et, de manière large, les voix discordantes.
Raphael LUMOOAkondanews.net