RDC : Le café et le cacao congolais retirés du marché européen dès janvier 2025 – Réaction du Gouvernement

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La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à un défi majeur : le retrait de son café et de son cacao du marché européen à partir de janvier 2025. Cette décision, annoncée la semaine dernière par la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), repose sur le règlement européen « zéro déforestation », qui interdit l’importation de produits agricoles issus de zones déboisées.

Selon l’Union Européenne (UE), la RDC est incapable de protéger ses forêts contre la déforestation, ce qui rend inéligibles les produits agricoles issus de ces zones. Une mesure perçue par beaucoup comme une attaque directe contre l’économie de l’Est du pays, où des territoires du Nord-Kivu et de l’Ituri dépendent fortement de la culture du cacao pour leur survie économique.

Face à cette décision unilatérale, le gouvernement congolais, par la voix du ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku Kahongya, a exprimé sa position lors d’une conférence de presse. Avec fermeté, il a déclaré :

« Dans cette compétitivité, la RDC va s’offrir à celui qui va être disposé à pouvoir collaborer avec elle. Et enfin, nous allons renforcer notre collaboration avec l’Union européenne parce que c’est un partenaire traditionnel avec lequel nous devons avoir des relations solides. »

Cette déclaration traduit une volonté de résilience et d’ouverture stratégique, tout en affirmant l’importance de préserver les relations historiques avec l’UE. Cependant, elle met également en lumière la nécessité pour la RDC de diversifier ses partenariats internationaux et de trouver des marchés alternatifs pour ses produits agricoles.

Un impact profond sur l’économie locale

Pour les provinces concernées, comme le Nord-Kivu et l’Ituri, où le cacao constitue une ressource vitale, cette décision menace directement les moyens de subsistance de milliers de familles. La question reste : comment la RDC peut-elle transformer cette crise en opportunité ?

Une opportunité pour redéfinir les relations internationales

Cette situation offre à la RDC une chance unique de repositionner ses relations internationales. Loin de se laisser dicter les règles, le pays pourrait envisager de nouveaux partenariats avec des nations ou des blocs régionaux moins contraignants. Cela implique également de repenser sa politique agricole et environnementale pour répondre aux normes internationales tout en défendant ses intérêts.

Un appel à la résilience

La RDC, riche de son patrimoine naturel et de ses ressources humaines, est à un tournant décisif. Ce moment exige des actions stratégiques, non seulement pour répondre à l’urgence économique, mais aussi pour affirmer la souveraineté du pays face aux pressions extérieures.

En définitive, cette crise doit être perçue comme une opportunité de transformation. Si les gouvernants congolais parviennent à utiliser cette situation comme un levier pour une économie plus diversifiée et résiliente, alors ce qui semble aujourd’hui être une contrainte pourrait devenir un tremplin pour un avenir meilleur.

Raphael LUMOO, correspondant à Kinshasa

Akondanews.net

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