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Le 12 septembre 2024, lors de la quatrième réunion consécutive du processus de Luanda, initié sous la médiation de l’Angola, Kinshasa a refusé de signer le plan harmonisé destiné à rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ce plan, centré sur la neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et la levée des mesures de défense mises en place par le Rwanda, avait été approuvé par des experts militaires et des renseignements des trois pays concernés lors d’une réunion à Rubavu le 30 août 2024.
La position ferme de Kinshasa
Madame Thérèse Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, a clairement rejeté ce plan harmonisé, mettant en avant l’absence de garanties suffisantes pour la sécurité de la RDC. En plus de s’opposer à la neutralisation des FDLR dans les termes proposés, elle a également refusé catégoriquement tout dialogue direct avec le groupe rebelle du M23. La ministre a critiqué l’approche des experts et a exclu toute possibilité de participer à de futures réunions pour élaborer un concept d’opérations (CONOPS) conjoint.
Cette position souligne la méfiance croissante de Kinshasa à l’égard des initiatives régionales qui, selon les autorités congolaises, ne prennent pas suffisamment en compte les enjeux sécuritaires spécifiques de la RDC. Le gouvernement congolais considère que tout accord doit avant tout protéger ses populations, souvent victimes des violences répétées des groupes armés dans l’est du pays.
Un processus de paix en difficulté
Le processus de Luanda, qui dure depuis plusieurs mois, est conçu pour apporter une solution durable aux conflits armés qui ravagent l’Est de la RDC, particulièrement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Cependant, les réticences manifestées par Kinshasa, combinées à l’implication d’acteurs régionaux aux intérêts divergents, compromettent l’avancement de ce processus. Le rejet de ce plan harmonisé par Kinshasa laisse planer des doutes sur l’avenir de ce cadre de négociation.
Pendant ce temps, la population congolaise, notamment les milliers de personnes déplacées, continue de subir les conséquences de ces conflits. Beaucoup vivent dans des conditions précaires, manquant de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux dans des camps de fortune.
Appel à la communauté internationale
Face à l’impasse actuelle, plusieurs voix s’élèvent pour demander une plus grande implication de la communauté internationale dans ce processus de paix. Le soutien extérieur est perçu comme essentiel pour garantir un aboutissement positif des négociations et pour mettre fin aux souffrances des populations locales. Les ressources naturelles de la RDC, souvent exploitées illégalement par des groupes armés, sont au cœur de ce conflit, rendant la situation encore plus complexe à résoudre sans une coopération internationale renforcée.
Raphael Lumoo, correspondant à Kinshasa
Akondanews.net