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Les affrontements armés s’intensifient dans les territoires de Masisi et de Lubero, au Nord-Kivu, où les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les groupes de défense locale, les Wazalendu, tentent de repousser les attaques des rebelles du M23 et leurs alliés de l’AFC. Les combats, particulièrement violents ces derniers jours, ont créé un climat de psychose dans les zones touchées, notamment à Lubero et Masisi, où les populations civiles vivent dans la peur constante.
Des combats aux portes de Lubero et Masisi
Les affrontements se rapprochent dangereusement du centre de Lubero, suscitant l’inquiétude des habitants. Selon des sources locales, les zones entre Kitsombiro et Katondi, situées à une vingtaine de kilomètres de Lubero-centre, sont devenues des lignes de front intenses. Des échanges de tirs nourris et des bombardements résonnent dans la région, alors que les FARDC tentent de résister aux attaques des rebelles du M23/AFC, qui n’hésitent pas à utiliser des bombes pour percer les défenses loyalistes.
La psychose gagne les habitants : certaines écoles ont fermé prématurément, renvoyant les enfants chez eux avant l’heure habituelle. Des familles entières fuient les zones à risque, tandis que les femmes de militaires et les soldats blessés sont évacués de Lubero-centre.
Dans la cité de Masisi, les combats ont également éclaté dès l’aube de ce jeudi 20 février. Des détonations intenses ont été entendues depuis 5 heures du matin, alors que les Wazalendu lançaient un assaut contre les positions des rebelles du M23/AFC à Kahongole et autour de la paroisse Mater Dei. La population, prise au piège, s’est réfugiée dans les infrastructures sécurisées, notamment l’hôpital général de référence de Masisi, la base de Médecins Sans Frontières (MSF) et celle du CICR.
Des incidents tragiques sur le terrain
Alors que les FARDC résistent tant bien que mal aux assauts ennemis, un incident tragique est survenu sur le front. Selon un militaire contacté par Akondanews.net, une erreur de coordination a conduit l’aviation des FARDC à bombarder ses propres positions dans la région de Lubero. Le problème serait lié à des erreurs dans les coordonnées géographiques et un manque de précision dans les frappes.
Le militaire a également affirmé que les rebelles du M23/AFC auraient utilisé des avions de chasse de type Sukhoï 25, initialement laissés à l’aéroport international de Goma, pour soutenir leurs offensives. Cette information, bien que difficile à confirmer, illustre la complexité et la dangerosité croissante du conflit.
Les autorités appellent à la discipline et à la mobilisation
Face à l’aggravation des combats, le commandement des opérations Sokola 1 Grand Nord a émis plusieurs directives urgentes depuis le bureau du nouveau gouverneur du Nord-Kivu, installé à Beni.
1. Retour immédiat au front : Tous les militaires en errance à Lubero-centre et ses environs ont reçu l’ordre de regagner leurs lignes de front dans les 12 heures. Passé ce délai, les réfractaires seront radiés des effectifs.
2. Respect des règles humanitaires : Le commandement rappelle aux FARDC l’interdiction formelle de commettre des vols, pillages ou tout autre acte contraire au droit international humanitaire.
3. Courage et sacrifice : Un appel a été lancé pour soutenir les soldats qui se battent jusqu’au sacrifice suprême contre les rebelles rwandais du M23 et leurs supplétifs, avec l’objectif de les neutraliser définitivement.
4. Évacuation des familles des militaires : Les épouses et enfants de militaires sont priés de quitter les lignes de front afin de faciliter les opérations et d’assurer leur sécurité.
5. Appel à la population civile : Le commandement exhorte la population à collaborer avec les forces loyalistes, en évitant notamment de filmer les mouvements militaires ou de propager de fausses informations concernant la situation au front. Il rappelle que la diffusion de rumeurs ou d’images sensibles pourrait compromettre les opérations et jouer en faveur des ennemis.
Un climat d’incertitude et de peur
Le Nord-Kivu traverse actuellement l’une des phases les plus critiques de son histoire récente. Les habitants des territoires de Lubero et Masisi vivent dans la peur constante, pris en étau entre les combats, les erreurs militaires tragiques et l’avancée des rebelles. Les autorités tentent de garder le contrôle, mais la situation sur le terrain reste hautement instable.
La communauté internationale est une fois de plus interpellée face à la crise humanitaire qui se profile. Des milliers de civils sont en danger et nécessitent une aide urgente alors que les combats se poursuivent.
Akondanews.net continuera de suivre l’évolution de la situation dans le Nord-Kivu et appelle à la paix et au dialogue pour mettre fin à cette crise meurtrière.
Rédaction
Akondanews.net