RDC /Grève à l’EPST : L’éducation de base otage des nouvelles lignes politiques de l’Église catholique ?

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L’Eglise catholique s’est réveillée bien tôt pour tacler le nouveau régime dans l’une des réalisations la plus concrète : la gratuité de l’enseignement de base, l’éducation des enfants touchant la sensibilité des parents donc des citoyens. Visiblement, les divergences actuelles sur la marche politique liée au processus de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) semblent se transporter dans le milieu du sous-secteur de l’éducation, à savoir : l’enseignement primaire.

Pendant que les membres du gouvernement, le Vice-premier ministre de la Fonction publique, le ministre d’Etat en charge du Budget, le ministre de l’Emploi et prévoyance sociale, le ministre de l’EPST, ont acclamé l’accord à mi-parcours trouvé avec l’intersyndicale des enseignants pour une nouvelle rentrée scolaire dans un climat apaisé, les gestionnaires des écoles confessionnelles catholiques s’apprêtaient à la saboter. Cet accord ne marquait pourtant pas un point final aux négociations entre le banc syndical et le gouvernement.

A l’ouverture de la commission paritaire syndicat-gouvernement, l’intersyndicale des enseignants avait imposé les préalables avant la reprise de cours. Dans le souci de parachever l’addendum du protocole d’accord de Bibwa, tout en saluant les efforts inlassables réalisés par le gouvernement, les professionnels de la craie revendiquent : la paie du nouveau barème ; la paie des Nouvelles unités ; la suppression des zones salariales ; la réactivation des écoles désactivées ; la construction des nouvelles écoles et salles de classe ; l’effectivité de la caisse de la retraite des enseignants ; l’extension de la Mutuelle de santé des enseignants (MESP) dans d’autres provinces de la RDC. Toutefois, le représentant des enseignants a reconnu la bonne foi du gouvernement d’avoir ouvert ces assises une semaine avant la rentrée scolaire.

Au-delà des avantages liés à la gratuité de l’enseignement de base, le gouvernement a résolu de compléter la prime de bourse qui se paie déjà à la moitié et un ajout sur salaire pour plus de 600 000 enseignants en attendant la signature finale d’un nouvel accord en remplacement de l’accord de Bibwa. Depuis cet accord, aucun mouvement syndical officiel n’a contredit ces avancées.

Par ailleurs, contre toute attente, des parties prenantes aux négociations gouvernement-banc syndical, ont décrété sans préavis une grève jugée « illégale », rejetée par les parents d’élèves et le  professeur Tony Mwaba qui a mis en garde les enseignants  grévistes.

Pour Cardinal de l’Eglise catholique, Mgr Fridolin Ambongo, répondant au ministre de tutelle, réclame un dialogue franc et sincère entre les enseignants et le gouvernement congolais. Le prélat semble mettre de côté malicieusement le cadre des négociations rendu permanent une semaine avant la rentrée.

D’après nombreux analystes de la scène politique du pays, la question de la désignation du futur président de la Centrale électorale a dérouté les évêques catholiques et le prélat catholique ferait mieux de ne pas manipuler les enseignants dont les revendications sont connues de tous, quand le gouvernement a déjà cédé à l’une des principales revendications des enseignants, notamment : la réactivation des écoles désactivées après le contrôle rigoureux de la viabilité des écoles et salles de classe.

Le lundi 25 octobre, marque le début de la troisième semaine après l’annonce de la rentrée scolaire dont le premier ministre lors du conseil des ministres du 24 septembre, a chargé les ministres sectoriels d’accompagner la nouvelle rentrée scolaire, marqué par des manifestations de plusieurs  parents d’élèves étudiant dans certaines écoles catholiques devant le cabinet du ministre Tony Mwaba.

« Secoué » par les séries de grèves en cours dans le secteur de l’enseignement de base, le ministre de l’éducation promet de ne pas abandonner sa vision axée sur le redressement du système éducatif et la rigueur. « Les enseignants en grève illégale injustifiée seront sanctionnés ! », a-t-il insisté oubliant que la grève demeure un principe constitutionnel.

 Raphael LUMOO

Akondanews.net

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